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Pêche et abricot : quels enseignements à tirer de la campagne qui s’achève ?

Les volumes ont été plus importants que prévus, que ce soit en abricot ou en pêche nectarine. Plusieurs axes de travail à mettre en place ou à poursuivre pour faire face aux difficultés, selon l’AOP Pêches et Abricot de France.

La concurrence espagnole à des prix inférieurs au coût de revient français, en particulier de la pêche plate qui limite la place des fruits ronds français dans le rayon, a été rude. Photo 15 juin 2023 à Paris 12e.
© Julia Commandeur

Alors que la saison des abricots, pêches et nectarines français se termine avec la fin de l’été, l’heure est au bilan pour l’AOP Pêches et Abricots de France, qui dresse dans son communiqué du 27 septembre les enseignements à tirer de cette campagne.

 

Abricot : une campagne difficile

Le bilan est « mitigé » pour les abricots, dont la campagne s’est déroulée dans des « conditions particulièrement difficiles »  selon les termes de l’AOP Pêches et Abricots de France. La production française a finalement été supérieure aux prévisions (125 000 t prévues fin avril). « L’Espagne et la France ont maintenu leur potentiel [par rapport aux prévisions de fin avril], car le spectre de la sécheresse a été écarté par les pluies du mois de mai, qui ont permis juste à temps de reconstituer les réserves hydrauliques, et lever les doutes. » Ainsi, en France les volumes cueillis devraient être supérieurs de près de 25 % à ceux de l’an dernier.  

L’AOP rappelle aussi des problèmes de qualité importants en début de saison et un marché qui a mal absorbé le pic de production, que ce soit le marché national, ou le marché export où il y a eu une « concurrence espagnole féroce ». Sur le marché national, de nombreuses opérations de promotion ont été organisées, avec « des concessions de prix importantes consenties par les producteurs, les centrales d’achat et de nombreux points de vente ».

 

Les enseignements à en tirer

  • Les volumes sont potentiellement élevés de la fin juin à la mi-juillet.

L’AOP Pêches et Abricots de France prône « un effort intense de promotion » pour dynamiser les ventes de nos abricots à cette période, à l’exportation et sur le marché français.

  • La qualité des fruits peut-être irrégulière.

Lorsque c’est le cas, le recrutement de nouveaux consommateurs et les actes de ré-achat sont difficiles. L’AOP appelle à poursuivre le “Plan qualité abricot” lancé en 2019, avec : les listes variétales (obtentions à haut potentiel gustatif) ; l’indicateur qualité abricot (pour déterminer le potentiel qualitatif des lots lors de leur conditionnement en station d’expédition).

 

Pêche et nectarine : un marché proche de l’équilibre, « un miracle »

« Malgré les concurrences et les incertitudes, la pêche nectarine française est restée la valeur sûre du rayon cet été ! » C’est ainsi que l’AOP Pêches et Abricots de France conclut la campagne 2023 dans son communiqué du 25 septembre.

Les volumes ont dépassé les prévisions : à l’instar de l’abricot, les pluies du mois de mai ont mis fin aux incertitudes pour cause de sécheresse annoncée au Medfel. Les orages de grêle ont peu touché les zones de production, et l’AOP Pêches et Abricots de France  estiment les apports à près de 20 % de plus que ceux de l’an dernier. Mais cela dans un contexte d’offre européenne largement supérieure à l’an dernier (plus de 300 000 tonnes en plus, davantage que l’offre française !) avec un niveau de production normal en Espagne.

Peu de problèmes de qualité ont été rapportés cette campagne. En revanche le contexte économique compliqué en France ajouté à une météo maussade pour la consommation de pêches et nectarines, « c’est un exploit d’avoir conservé un marché proche de l’équilibre ». La concurrence espagnole à des prix inférieurs au coût de revient français, en particulier de la pêche plate qui limite la place des fruits ronds français dans le rayon, a été rude. Le marché demandeur et le retour du beau temps ont toutefois permis de maintenir un écoulement régulier.

 

Les enseignements à en tirer

  • Maîtrise d’un coût de revient acceptable pour les consommateurs français et la protection du verger aux risques climatiques et phytosanitaires sont donc les axes forts que la production française va poursuivre.
  • Côté variétal, force est de constater que la France a loupé le coche des fruits plats, pour lesquels la demande est forte. « Le challenge a été relevé par certains producteurs mais se heurte au niveau de notre coût de revient, forcément supérieur aux fruits ibériques », nuance l’AOP.

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