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Endive - Recherche
On n’a pas encore trouvé la Perle du futur !

Les endiviers viennent de trouver un accord “a minima” qui permet à l’Apef de poursuivre son action. A moins que l’Autorité de la concurrence ne vienne tout bouleverser.

Une fois n’est pas coutume ! Les responsables endiviers se sont mis d’accord sur le volet recherche-développement au sein de l’Apef (Association des producteurs d’endives de France). C’est un groupe de travail ad hoc, constitué des quatre principaux chercheurs de la station, de responsables professionnels et de techniciens d’organisations de producteurs et de CETA (Centres d’études techniques agricoles), qui a été l’artisan de ce consensus.
La dernière campagne a permis « une réflexion stratégique ainsi que la réorganisation des outils de l’AOP ». « Nous devions remettre à plat toutes les compétences ainsi que tous les résultats engrangés depuis l’origine… de façon à ce que chacun parle bien le même langage », explique Frédéric Le Vigoureux, le directeur de l’Apef.

Cinq grandes thématiques vont être développées
Un travail de réflexion de près de trois mois, émaillé de nombreuses réunions du groupe de travail… a permis d’aboutir à l’adoption de ce schéma directeur de recherche par le conseil d’administration de l’Apef le 7 septembre.
Il développe cinq grandes thématiques : l’agriculture durable, l’homologation des produits phytosanitaires, la réduction des coûts de production, l’innovation “produits”, ainsi que la qualité des produits finis. « Le socle de l’Apef, c’est la recherche ! » : cette nouvelle priorité définie par l’association se traduit concrètement dans les chiffres. En effet, sur les vingt-deux salariés de l’Apef, quinze travaillent exclusivement pour la recherche-développement (directement ou par délégation du CTIFL…). Le budget recherche avoisine 1 million d’euros (soit 62 % du budget annuel de l’Apef). « On pourrait même accroître fortement un tel budget si on faisait appel aux contributions extérieures », constate Frédéric Le Vigoureux.
Et même si la route de la recherche-développement est encore longue, l’Apef ne part pas de zéro, loin s’en faut. Daniel Bouquillon, le président actuel de la FNPE, a encadré pendant vingt-cinq ans cette recherche comme responsable professionnel, avec des réussites incontestables. Aujourd’hui, celui qui s’est battu et qui a défendu la recherche endivière, a souhaité prendre du recul et passer la main. Sauf que parmi les endiviers, personne n’est encore prêt à la saisir pour l’instant…

Les chercheurs de l’Apef veulent répondre aux attentes des consommateurs
Les recherches menées dans la station d’Arras ont été quasi exclusivement orientées vers l’amont. « Les nouveaux programmes ne vont pas les abandonner pour autant, mais ils vont désormais s’orienter un peu plus vers les attentes du consommateur de demain », explique le directeur de l’Apef.
Parmi les cinq thématiques, figure en bonne place les innovations “produits”. Les endiviers français sont en effet toujours à la recherche de la Perle du futur. L’endive sera-t-elle toujours aussi nacrée ? Aura-t-elle des feuilles dentelées ? Va-t-elle ressembler un peu plus à la sucrine ? Quelle sera sa couleur demain ? Les chercheurs de l’Apef vont devoir travailler au sein d’un véritable service recherche-développement analogue à ceux du monde industriel. Car il s’agit bien de tenir compte des attentes futures du consommateur pour mettre en marché le produit apte à le séduire. C’est pourquoi l’Apef est décidée à s’ouvrir à d’autres services de recherche et à mener des réflexions pluridisciplinaires.

Une nouvelle technique de sélection permet une meilleure productivité
Bien sûr, l’un des gros handicaps de l’Apef est de ne posséder aucun matériel génétique. L’INRA, Clause et Vilmorin ont figuré longtemps parmi les leaders. Aujourd’hui, la recherche est désormais quasi exclusivement entre les mains de Vilmorin (Groupe coopératif Limagrain) et celles de la maison Hoquet de Raillencourt (Nord), les Ets Momont possédant, quant à eux, quelques lignées spécifiques.
En revanche, la dernière campagne a prouvé la suprématie de Vilmorin, dont les nouvelles variétés ont démontré tout leur potentiel de production. Vilmorin s’appuie en effet sur une nouvelle technique de sélection qui a été brevetée par Florimond-Desprez (la stérilité mâle cytoplasmique) à l’issue de recherches menées à l’Université de Lille. L’INRA, Hoquet et Vilmorin ont acquis cette nouvelle technologie qui leur a permis d’importants progrès de productivité aux champs. « Car avec cette technique, une racine produit obligatoirement un chicon », souligne Daniel Bouquillon. Les endiviers n’en oublient pas pour autant la recherche amont. Différentes pistes sont déjà très avancées dans le domaine de la mécanisation. Il s’agit en effet de faire baisser les coûts de main-d’œuvre et de réduire notamment la pénibilité du travail aux postes “cassage” et “épluchage”.
« Il y a des projets très avancés », ajoute Frédéric Le Vigoureux en précisant que l’on a dépassé le stade pré-étude. Ce dernier se félicite d’ailleurs de l’avancée des discussions entre opérateurs qui savent sur ces sujets-là « évacuer les dossiers politiques et autres tensions du même genre ».
« Mais il ne faut pas attendre de résultats tangibles avant trois ans, même si on disposera de pistes sérieuses d’ici dix-huit mois. ».
Mais à l’instar de l’ensemble de la filière endive, le devenir des projets de l’Apef est suspendu à la décision de l’Autorité de la concurrence qui instruit une procédure pour entente contre le secteur. Son délibéré est attendu pour le 18 janvier (cf. fld hebdo du 22 novembre 2011).

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