Nouvelle-Aquitaine : Un os dans le pruneau
La filière du pruneau d’Agen est en crise depuis plusieurs mois. Après des démissions en cascade au Bureau interprofessionnel du pruneau en début d’année, c’est au tour de France Prune de jeter un pavé dans la mare en « officialisant » les bruits de couloir. Mi-avril, l’Union des pruniculteurs individuels (UPI) a reçu un courrier de France Prune annonçant ne plus vouloir acquérir la récolte à venir, en dehors de quelques fournisseurs, sur la base d’un critère qualitatif (acidité). En effet, les stocks sont hauts, après deux années de récolte exceptionnelle… Et c’est la filière qui s’échauffe. Patrick Léger, président de l’UPI a rendu public ce document, en prédisant « l’explosion de la filière. On revient 60 ans en arrière. Tout le monde paiera et on ne maîtrisera plus rien ».
Jean-Luc Jagueneau, président de France Prune qui comprend Maître Prunille dans ses rangs, assume cette politique restrictive d’approvisionnement, dans un contexte de concurrence mondiale féroce, Chili en tête. Il évoque aussi une minorité de producteurs qui « ne mérite pas d’être sauvée car ils tirent la qualité vers le bas ». Et d’ajouter : « On a une structuration de l’offre trop éclatée. Il y a des entreprises qui n’ont pas de places déterminées, écoulent sur les marchés de niche et leur trop-plein sur les GMS ».
De son côté, Patrick Léger préconise de « contingenter les ventes », entre la valorisation sur le marché français et les pays limitrophes et le reste pour le marché mondial. Mais Jean-Luc Jagueneau prévient : « Il ne faudrait pas que la compétitivité mondiale casse la qualité, sinon à long terme, le produit est mort ».