Corrèze : mieux évaluer les besoins en eau d’irrigation
Avec le réchauffement climatique, l’irrigation devient une nécessité, même en Corrèze. La Chambre d’agriculture a évalué les besoins annuels en eau de différentes cultures arboricoles et maraîchères.
Avec le réchauffement climatique, l’irrigation devient une nécessité, même en Corrèze. La Chambre d’agriculture a évalué les besoins annuels en eau de différentes cultures arboricoles et maraîchères.
« Certains pomiculteurs n’hésitent pas à apporter quelque 3 000 m3/ha/an d’eau dans leur verger alors que les besoins sont plutôt estimés pour cette production à environ 1 000 m3/ha/an, pour un même type de sol », constate Magalie Léon-Chapoux, conseillère en arboriculture à la Chambre d’agriculture de la Corrèze. « Un écart qui montre tout l’intérêt de bien mesurer les besoins en eau de sa culture pour une optimisation des apports d’eau dans le respect de la ressource en eau. Une ressource aujourd’hui, d’autant plus difficilement accessible, dans ce contexte de réchauffement climatique que la Corrèze manque de retenues collinaires ».
Garantir la régularité de la production
La Chambre d’agriculture a donc souhaité apporter des éléments de référence aux arboriculteurs et maraîchers. Celle-ci a évalué l’ETR (évapotranspiration réelle) de différentes cultures, à partir des données d’ETP (évapotranspiration potentielle) fournies par la station météorologique de Brive et du coefficient cultural établi par le CTIFL pour chaque culture en fonction de son développement. Pour exemple, un verger de pommier nécessite 1 200 m3/ha en année climatique normale et 2 150 m3/ha en année climatique « très sèche ». La différence est plus marquée pour les châtaigniers 980 m3/ha et 3 560 m3/ha. Magalie Léon-Chapoux rappelle qu’il s’agit là de calculs théoriques qui doivent être affinés par l’observation du végétal, du sol et sachant que les facteurs qui influencent l’ETR sont le fait que la culture soit en plein air ou sous abris, que le sol soit nu ou enherbé, l’âge du végétal et le recours à certaines techniques comme le paillage qui vient limiter cette ETR. Et elle souligne que les agriculteurs doivent absolument mettre en place des OAD (Outils d’aide à la décision) tels que l’évaluation du drainage, la mesure de la disponibilité d’eau dans le sol (tensiomètres, sondes capacitives) et avoir recours tout simplement à des contrôles classiques par prélèvement de terres à différentes profondeurs. « Les qualités des sols de la Corrèze, seules, ne suffisent plus à garantir la régularité de la production face à l’évolution du climat ! », conclut-elle.