« On observe moins de pucerons sur pommier en présence de romarin »
Sylvaine Simon, ingénieure de recherche INRAE, expose les résultats d'un essai mené dans un verger de pommiers bio, visant à évaluer l'effet de la présence de romarin sur les populations de puceron cendré.
Sylvaine Simon, ingénieure de recherche INRAE, expose les résultats d'un essai mené dans un verger de pommiers bio, visant à évaluer l'effet de la présence de romarin sur les populations de puceron cendré.
« Sur le site INRAE de Gotheron dans la Drôme, des romarins ont été implantés dans quatre placettes d’un verger de pommiers en agriculture biologique planté en 2005. Ces placettes ont été comparées à des placettes sans romarin du même verger témoin, avec enherbement classique de l’inter-rang et enherbement spontané du rang. Le romarin a été planté en 2016 sur le rang des pommiers et sur une bande centrale de l’inter-rang avec une densité de 2 à 3,5 plants/m² selon les zones. Les premières observations sur le puceron cendré ont démarré en 2019, afin de laisser au romarin le temps de se développer.
En 2019 et 2020, au printemps, le puceron cendré est moins abondant sur les placettes avec romarin que sur celles servant de témoin, avec des différences significatives à plusieurs dates. Nous avons aussi constaté que les auxiliaires étaient plus abondants sur les placettes plantées de romarin avec notamment des effectifs plus élevés de larves de syrphes. Une abondance qui pourrait être liée à la floraison précoce du romarin. Il est difficile de distinguer la part de l’effet répulsif du romarin de celle liée à une population d’auxiliaires plus importante, sur la diminution des populations de pucerons dans les parcelles avec romarin.
Les recherches devront être poursuivies pour identifier les variétés les plus à même de jouer ce rôle de bio-régulateur. Un assemblage de cinq variétés était testé dans le dispositif en place. L’effet observé sur le puceron est partiel, leur action est à combiner avec d’autres leviers. L’organisation spatiale des vergers devra aussi être considérée : implanter les romarins suffisamment densément pour obtenir l’effet recherché, sans les placer en conditions de développement limitantes et sans compliquer les opérations culturales. »