"Mieux connaître la bactériose de la laitue"

Témoignage d'Alexandre Burlet, chargé d’expérimentation à la Serail, station d'expérimentation légumière dans le Rhône (paru dans le bulletin technique Brassica, juin 2019).
« Les producteurs de laitue d’Auvergne-Rhône-Alpes sont exposés régulièrement à la maladie des taches nécrotiques de la laitue provoquée par une bactérie : Xanthomonas hortotum pv vitians (Xhv). Ce projet LACTUXan (2016-2019), financé par l’Europe et la Région AuRA, a pour but de mieux connaître cette bactérie afin d’apporter des solutions de protection aux producteurs. La Serail, en partenariat avec l’équipe « Diversité et adaptation des bactéries phytopathogènes » du laboratoire Ecologie microbienne de l’Université Lyon I, collabore depuis 2016 sur ce projet. Grâce à des prélèvements, Xanthomonas hortorum pv vitians a été identifié comme agent responsable de la bactériose de la laitue. Un des prélèvements a été entièrement séquencé. Ces prélèvements ont également permis de mettre en évidence très peu de diversité génétique entre les souches de bactéries retrouvées au niveau régional qui sont quasi-identiques à celles trouvées ailleurs dans le monde. La deuxième étape du programme en laboratoire a montré que les bactéries rentrent dans la plante par les stomates et surtout les hydathodes (tissu sécrétoire de la feuille). Des tests de sensibilité variétale et de solution de biocontrôle ont été mis en place en 2019 à la Serail.
Parallèlement à ces travaux, la recherche de la source primaire d’inoculation ou de réservoir de Xhv est toujours active. Une récupération d’eau de pluie a été réalisée en 2018 à la Serail et les échantillons ont permis de mettre au point une méthode détection de Xhv dans l’eau. Cette manipulation sera de nouveau mise en place en 2019. Quelques adventices ont été prélevées et les conditions de cultures et environnementales notées, sans pour l’instant mettre en évidence un réservoir de Xhv. Enfin, un test réalisé sur des lots de graines ne permet pas de déterminer si les graines sont réservoir de Xhv, car une contamination externe n’est pas à exclure lors du semis par le producteur (plateaux non désinfectés par exemple), semis, plantation, travail de sol… Pistes à poursuivre ».