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Melon : le comportement des variétés face aux bioagresseurs

Depuis 2019, un projet associant l’Acpel, le Cefel, Sudexpé et l’Arelpal vise à étudier le comportement des variétés aux principaux bioagresseurs du melon.

Les essais permettent de classer les variétés selon trois ou six niveaux de résistance ou sensibilité.
© Acpel

« Le choix de variétés présentant une résistance intermédiaire ou une moindre sensibilité aux bioagresseurs est un levier essentiel pour réduire l’utilisation d’intrants phytosanitaires, souligne David Bouvard, de l’Acpel. Or, le comportement des variétés de melon aux bioagresseurs n’est évalué par le Geves que pour la fusariose, l’oïdium et le puceron, pas pour la bactériose, la cladosporiose et le mildiou, maladies qui posent des problèmes en melon. Les semenciers font des observations, mais pas dans le cadre d’essais précis. Les producteurs observent aussi des différences variétales, mais sans témoin. » A l’initiative de l’Acpel, porteur du projet, un programme d’expérimentation financé par le Casdar, Melvaresi, a donc été engagé en 2019. Objectif : étudier les résistances ou sensibilités des variétés à la fusariose, la bactériose, la cladosporiose et le mildiou, pour que les producteurs puissent intégrer la limitation du risque « bioagresseurs » dans leurs choix variétaux, en complément du potentiel agronomique. « Les variétés sont évaluées à l’inscription pour leur résistance à la fusariose, note David Bouvard. Toutefois, il y a un fort gradient de résistance, qui n’est pas précisé dans l’évaluation. De plus, certains semenciers ne déclarent pas toujours une variété résistante si son niveau de résistance n’est pas très élevé. Il y a donc besoin d’une meilleure classification des variétés, pour notamment que les producteurs puissent utiliser les plus résistantes sur les parcelles très contaminées. Des essais en station sont d’ailleurs menés dans ce sens depuis plusieurs années. » Très peu d’essais étaient par contre réalisés jusqu’ici sur la sensibilité à la bactériose, la cladosporiose et le mildiou.

Tester les variétés récentes

Quatre structures sont impliquées dans le projet qui s’étale sur trois ans : Acpel, Cefel, Sudexpé et Arelpal. La résistance à la fusariose est évaluée sur les quatre stations, la sensibilité à la bactériose et à la cladosporiose au Cefel et à l’Acpel et la sensibilité au mildiou par Sudexpé, l’Acpel et le Cefel (dans le cadre d’un autre financement). Le choix a été fait de ne travailler que sur le plein champ, le plus concerné par ces maladies. Une douzaine de variétés par an sont testées sur chaque station pour les maladies étudiées. « La création variétale en melon est très dynamique, souligne David Bouvard. Et ces essais maladies, qui impliquent de mettre les variétés en situation de risque, doivent se faire indépendamment des essais variétaux. Le choix a donc été fait de ne tester que les variétés récentes, déjà présentes dans les préconisations variétales d’au moins un des bassins. » Selon les bassins, les variétés évaluées diffèrent donc en partie. Mais les témoins et références sont les mêmes partout et validés chaque année. Les essais se déroulent dans des conditions favorisant les maladies (aspersion…), avec la possibilité d’une contamination artificielle. « Pour la bactériose notamment, il n’est pas évident d’avoir la maladie, même avec une contamination artificielle. De plus, la réaction varie selon le stade auquel la culture est touchée. Il est donc intéressant de travailler en réseau. » Chaque variété est évaluée au moins deux fois (dans deux situations ou deux années), avec des résultats similaires. Trois classes de résistance ou sensibilité sont établies pour la bactériose, la cladosporiose et le mildiou, six pour la fusariose. « La valorisation des résultats a déjà commencé à partir des essais 2019. Sur les fiches variétales Acpel, il y a désormais quatre colonnes indiquant le comportement des variétés aux quatre maladies, avec un code couleur vert, jaune, rouge et la classe de résistance ou sensibilité. Les autres stations valorisent également les résultats obtenus dans leurs préconisations. » Le projet, d’un budget de 280 000 €, est financé à 80 % par le Casdar, et l’objectif est de poursuivre les évaluations au-delà des trois ans, avec d’autres financements.

 

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