Les pucerons du fraisier
Les pucerons sont parmi les plus importants ravageurs des fraisiers, sous serre comme en plein champ et sont difficiles à maîtriser.
Les pucerons sont parmi les plus importants ravageurs des fraisiers, sous serre comme en plein champ et sont difficiles à maîtriser.
Une dizaine d’espèces de pucerons s’attaquent au fraisier et peuvent se retrouver sur tous les organes, en particulier sur lesfeuilles, leshampes, les stolons ou au coeur des plants. Les pucerons sont des insectes piqueurs suceurs de 1 à 4 mm qui vivent en colonies. Ils portent une paire de cornicules à l'arrière de l'abdomen, une cauda à son extrémité, des antennes, un sinus frontal et un rostre sur la face ventrale au niveau de la tête. Il y a chez les pucerons quatre stades larvaires et un stade adulte. Les adultes peuvent être aptères ou ailés, les formes ailées apparaissant surtout en cas de surpopulation. À l'automne, après accouplement, la femelle pond des oeufs d’hiver sur un hôte primaire, si elle appartient à une espèce non spécifique du fraisier. Par la suite, les populations sont formées de femelles qui se multiplient sans fécondation par parthénogénèse. La colonisation des fraisiers s'accélère au printemps avec l’apparition des formes ailées. Le taux de multiplication est maximal l’été. C’est à l’automne que des pucerons mâles apparaissent pour l’accouplement. Si les pucerons sont spécifiques du fraisier (Chaetosiphon fragaefolii, Aphis forbesi), ils passent tout leur cycle sur les plants. Les pucerons prélèvent la sève grâce à leur stylet après émission de salive toxique, qui peut provoquer une déformation de l'organe végétatif attaqué. Ils sécrètent des gouttelettes de miellat sur lesquelles peuvent se développer de la fumagine. Lors de leurs piqûres, certains pucerons peuvent transmettre des virus.
Stratégie de protection
La diversité des espèces de pucerons rend complexe la mise au point de stratégie de protection. Les méthodes de protection doivent être combinées pour une meilleure efficacité.
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PROPHYLAXIE
Les adventices doivent être contrôlées dans la serre et aux abords. Il faut s’assurer à la réception des plants que ceux-ci ne sont pas porteurs de pucerons ou autres ravageurs. Il faut ensuite effectuer des observations régulières en culture, tous les huit à quinze jours, sur les organes des fraisiers pouvant porter des pucerons (coeur des plants, feuilles, hampes florales, stolons) afin de détecter assez tôt les premiers foyers.
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AUXILIAIRES
Les auxiliaires présents naturellement doivent être identifiés et si possible préservés. La protection par lâchers d’auxiliaires reste coûteuse avec des résultats aléatoires. Il existe de nombreux prédateurs et parasitoïdes disponibles à la vente, certains spécifiques des pucerons, d’autres plus généralistes. Les chrysopes sont prédateurs au stade larvaire, tout comme le diptère Aphidolites aphidimyza. Les larves de chrysope se nourrissent de plusieurs espèces de pucerons mais aussi d’aleurodes, d’acariens ou de thrips. Certains hyménoptères sont capables de parasiter une ou plusieurs espèces de pucerons : Aphidius (A. ervi, A. colemani, A. matricariae), Aphelinus abdominalis, Praon volucre…
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PROTECTION CHIMIQUE
La protection chimique doit être envisagée en complément, avec des produits peu toxiques pour les auxiliaires. Quatre substances actives sont homologuées sur fraisier contre les pucerons : pyrimicarbe, thiaclopride, deltaméthrine, et lambdacyhalotrine.
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Aphis : A. forbesi, A. gossypii Les adultes mesurent de 0,9 à 1,8 mm, sont de couleurs très variables et plutôt globuleux. Ils sont particulièrement présents à la base des pétioles et des hampes florales. Ils sont parasités par Aphidius colemani et peuvent être prédatés par les larves de chrysope et d’Aphidoletes aphidimyza.
Chaetosiphon fragaefolii Ce puceron spécifique du fraisier transmet plusieurs maladies à virus dont le plus connu est le virus du bord jaune du fraisier (SMYEV). Il est souvent présent très tôt, à la sortie de l’hiver. Aucun parasitoïde connu et commercialisé ne le parasite. Les larves prédatrices peuvent contribuer à limiter les populations.
Macrosiphum : M. euphorbiae, M. rosae Les adultes sont de grande taille, de 1,7 à 3,6 mm, de forme allongée et de couleur vert clair à rose avec une bande longitudinale plus foncée sur le dos. Ils sont présents sur les feuilles, les pétioles et les hampes florales. Ils peuvent être parasités par Aphidius ervi, Aphelinius abdominalis ou Praon volucre. Les larves prédatrices peuvent aussi être utilisées.
Mais aussi : Acyrthosiphon malvae, Aulacorthum solani, Rhodobium porosum…