Les Landes plantent toutes les asperges
Le Sud Gironde et les Landes sont devenus la première zone de production d’asperge en France.
La dynamique de plantations y est axée sur la précocité et la diversification vers l’asperge verte. En 2017, les 37 producteurs de Copadax passeront de 310 ha d’asperge à 370 ha récoltés. La structure prévoit une montée en puissance de sa production pour passer de 1 870 t réalisées en 2016 à 2 500 t en 2020. Ce développement se fait essentiellement à partir d’adhérents déjà producteurs d’asperge qui augmentent leurs surfaces. « Les producteurs se spécialisent. L’implantation de quelques hectares de plus ne nécessite pas beaucoup d’investissements supplémentaires », témoigne Christophe Paillaugue, président de Copadax. « Nous sommes à la recherche de nouveaux producteurs », lance Christophe Labrouche, technicien de la coopérative. Toutefois, le niveau d’investissement est important pour les « primo-accédants » à la culture de l’asperge. Le spécialiste évalue à 40 000 euros de l’hectare en partant de rien (sauf le foncier). L’investissement correspond à la mise en culture (griffes + plantation +fertilisation + matériel d’irrigation), les paillages, le matériel, notamment l’assistance à la récolte et la logistique post-récolte (chambre froide). « Avec une plantation sur cinq hectares, on peut espérer un retour d’investissement dès la première année de récolte », selon Christophe Labrouche. La coopérative Maïsadour transcrit également la demande commerciale de Primeurs de France en développement des surfaces de production mais également de capacité de conditionnement, puisqu’une nouvelle station est en cours de construction. « Les plantations s’effectuent de manière raisonnée sur une quarantaine d’hectares par an en assurant le développement et le renouvellement des aspergeraies. L’objectif est d’atteindre 350 ha d’asperge en 2020 pour une production de 1 800 tonnes », explique Jean-Marie Lesbats, technicien asperge de Maïsadour. Sur les dernières années, le réseau de producteurs d’asperges de Maïsadour s’est profondément modifié. D’un grand nombre d’apporteurs avec de petits volumes, la structure accueille désormais un nombre plus restreint de producteurs jeunes et spécialisés. « La moyenne d’âge des producteurs est inférieure à 40 ans et leur surface varie de 5 à 25 ha. Ce qui inscrit notre développement dans la pérennité », mentionne le technicien. Maïsadour se lance également dans l’asperge verte. La structure assurera la stratégie commerciale de diversification de Primeurs de France. Les premiers hectares d’asperge verte seront récoltés en 2017 et 20 ha seront plantés ce printemps. « L’asperge verte nécessite une approche technique différente notamment en matière de protection car elle est plus soumise aux aléas climatiques. Sa récolte nécessite également une gestion quotidienne et une formation du personnel pour aboutir à la qualité du produit recherché », précise Jean-Marie Lesbats. Principal acteur indépendant du Sud-ouest, le groupe Planasa continue sa croissance en ayant planté 30 ha en 2016. Julien Rocherieux, directeur général France, prévoit de récolter 165 ha d’asperge blanche en 2017 et de commercialiser aux environs de 1 000 tonnes. « Le froid de cet hiver permet d’espérer de meilleurs rendements que ces dernières années. Mais c’est la météo de mars qui donnera le ton de la campagne », commente-t-il. L’entreprise développe ses variétés Darlise et Darzilla et a mis l’accent sur l’utilisation de mini-tunnels pour gagner en précocité. D’un essai de quatre hectares en 2016 (voir Réussir Fruits & Légumes n°359), Planasa dispose de 25 ha de mini-tunnel aujourd’hui. L’asperge verte est également en essai.