Les grossistes suspendent leur participation à Interfel
La crise de l’été laisse des traces dans les relations au sein de la filière. Début septembre, les détaillants de l’UNFD annoncent qu’ils suspendent leurs participation à Interfel. Ils viennent d’être rejoints par les grossistes. Mouvement d’humeur ou crise profonde ?
Et de deux. Après les détaillants de l’UNFD qui ont, début septembre, décidé de ne plus participer aux travaux d’Interfel ; c’est au tour des grossistes d’annoncer leur retrait (provisoire pour le moment) des instances dirigeantes d’Interfel. Leurs représentants ne siègeront plus dans les groupes de travail. Seul, le président assistera aux réunions chargées “d’expédier les affaires courantes”.
“On en a marre”, explique simplement Bernard Piton, président de l’UNCGFL. Il fustige une “crise du comportement” qui s’est emparée des membres de l’interprofession. “Nous ne voulons plus envoyer des représentants dans les réunions pour se faire traiter de mauvais acteurs par les autres”. Conclusion : “on s’interroge sur les conditions de notre participation durable à l’Interprofession”. Si les grossistes n’ont pas encore claqué définitivement la porte, ils sont, à cet instant, plus près de la sortie que du renouvellement du bail.
La table-ronde Sarkozy pas digérée
Concrètement, l’Union des grossites se donne un mois pour présenter son projet professionnel pour Interfel. “On se prend un délai de réflexion pour savoir quels sont les sujets sur lesquels nous sommes prêts à travailler. Nous allons redéfinir les missions d’Interfel et proposer notre projet aux autres familles”, poursuit Bernard Piton.
C’est donc le ras-le-bol qui est à l’origine de cette colère des grossistes. Ras-le-bol de voir la FNSEA et la FCD signer des accords sans qu’ils soient consultés. Leur absence autour de la table-ronde organisée par Nicolas Sarkozy au mois de juin n’est toujours pas digérée. “Sur un certain nombre de sujets, Interfel n’est consulté que quand ça arrange”, remarque Bernard Piton. Ras-le-bol ensuite d’être critiqué sur “leurs modes de fonctionnement traditionnels”. Il s’agit bien sûr du prix après vente (PAV) régulièrement remis en cause par les syndicats agricoles et par la FCD.
Pour les grossistes, l’heure est donc à la réflexion. S’ils ne remettent pas en cause le bien fondé d’une interprofession, les missions de cette dernière doivent être complètement repensées. Mais le plus dur sera de rétablir un climat de confiance entre les familles adhérentes.