Le biocontrôle veut changer de braquet
Plus de 700 personnes dans huit villes françaises ont assisté au 5e colloque de l’IBMA sur le biocontrôle, fin janvier.
Plus de 700 personnes dans huit villes françaises ont assisté au 5e colloque de l’IBMA sur le biocontrôle, fin janvier.
Auparavant uniquement parisien, le colloque biocontrôle de l'IBMA était cette année retransmis en direct dans sept autres villes françaises. Antoine Meyer, président d’IBMA France, a adressé sa volonté d’obtenir un crédit impôt recherche à un taux majoré de 60 % sur dix ans pour le biocontrôle, afin d’inciter les entreprises à investir dans ce secteur. « Où s’effectue aujourd’hui la recherche privée sur le biocontrôle ? A l’étranger, a-t-il déploré. Nous voulons accélérer la recherche, c’est maintenant qu’il faut investir dans le biocontrôle pour favoriser la transition agroécologique ». Et permettre au secteur d’atteindre l’objectif des 15 % du marché de la protection des plantes, seuil symbolique au-delà duquel « le système bascule ». Selon Christian Pèes, Coop de France, « le biocontrôle est en train de s’installer dans le paysage ». Mais il lui faudra encore du temps. « En agriculture, le pas de temps de l’innovation est de l’ordre de la décennie la plupart du temps. L’impatience du marché est légitime mais il y a des délais qu’on ne pourra pas raccourcir ».
Plus d'utilisateurs en arboriculture et maraîchage
Denis Longevialle, secrétaire général d'IBMA France, a présenté les résultats d'une enquête réalisée en 2018 auprès de 542 agriculteurs sur leur utilisation et leur perception des produits de biocontrôle. Il en ressort que 44 % en utilisent. Les utilisateurs de biocontrôle sont surreprésentés chez les maraîchers (hors-sol, abris et plein champ confondus) et les arboriculteurs, avec respectivement 84 % et 65 % d'utilisateurs. De plus, 63 % des arboriculteurs et 58 % des maraîchers prévoient d'augmenter leur utilisation des produits de biocontrôle. Pour l'ensemble des agriculteurs interrogés, les principaux avantages des produits de biocontrôle sont de réduire l'utilisation des produits phytosanitaires classiques, le respect de l'environnement et la préservation de la santé de l'applicateur. Les premiers freins à une plus large adoption de ces produits sont un coût trop élevé, un manque d'accompagnement et de formation et un manque d'efficacité.