Aller au contenu principal

Le balanin, principal ravageur de la noisette

La larve de Curculio nucum, le balanin de la noisette peut causer jusqu’à 80 % de pertes en noiseraie. Des solutions de biocontrôle seront prochainement testées sur le terrain.

En France, le balanin de la noisette, Curculio nucum est le principal ravageur de la noisette. Ce charançon utilise le noisetier comme unique plante hôte pour ses larves. Les adultes réalisent des piqûres de nutrition sur le fruit et les larves se développent en consommant l’amandon. Les piqûres de nutrition constituent des portes d’entrée pour le Botrytis et le Monilia. Les fruits piqués chutent précocement en juin. Ce sont surtout les variétés à débourrement précoce qui sont sujettes à ce type de dégâts. Les noisettes dont les amandons ont été dévorés par les larves du balanin chutent à partir de fin juillet jusqu’à fin août. Un trou de sortie de la larve est présent à leur base.

En culture nucicole, sans contrôle, jusqu’à 80 % des noisettes peuvent être impactées par le balanin. L’adulte de ce charançon mesure entre 7 et 8 mm. Il est entièrement roux grisâtre et recouvert d’un duvet de poil fin. Son rostre est fortement incurvé, chez la femelle il est plus long que le corps et il est plus court chez le mâle. La larve est épaisse, elle mesure 15 mm, elle est blanc crème à tête brune. Les jeunes adultes, mâles et femelles, apparaissent au début du mois d’avril et commencent à se nourrir de jeunes fruits en formation qu’ils trouvent sur les haies voisines. Puis, fin mai-début juin, ils s’envolent vers les vergers de noisetiers pour y copuler.

 

La femelle pond dans les noisettes dont le diamètre atteint 8 à 12 mm. Elle les perfore de son rostre et introduit ensuite un œuf qu’elle insère à l’intérieur du fruit à l’aide de son ovipositeur. Une femelle peut pondre entre 25 et 30 œufs. La larve sort de l’œuf après huit à dix jours. Elle creuse alors une galerie dans l’amande. Parvenue au terme de son développement qui dure de 40 à 60 jours, elle quitte la noisette, se laisse tomber sur le sol puis se confectionne une coque entre les racines du noisetier, à une profondeur de 10 à 15 cm, dans laquelle elle demeure en diapause un à trois hivers jusqu’à la nymphose.

Moyens de protection

Produits de synthèse

Avec l’interdiction des produits contenant une substance de la famille des néonicotinoïdes, seuls les produits à base de lambda-cyhalothrine sont actuellement autorisés. Les traitements sont à faire lors de deux périodes critiques : l’émergence des adultes du sol et le début des pontes.

Produits de biocontrôle

A ce jour, il n’existe aucune solution de biocontrôle efficace contre ce charançon. L’Association nationale des producteurs de noisettes (ANPN) et l’INRAE de Versailles mènent des recherches depuis les années 1990. L’ANPN va tester sur le terrain en 2022 deux solutions : l’une à base de médiateurs chimiques pour un dispositif de piégeage massif et une autre à base d’organismes entomopathogènes.

Les adultes peuvent aussi se nourrir de la pulpe de poire, de pêche et de kaki.

Cet insecte produit une génération tous les deux à quatre ans. Les larves ayant hiverné pendant deux à trois ans se nymphosent et ces adultes ne pondront qu’au printemps de la 3e ou de la 4e année.

La femelle trouve, à la base du fruit, l’endroit où le bois de la coque est le plus tendre et le perce d’un petit trou qui cicatrise très vite et reste invisible.

La population de balanins dans une noiseraie est très fluctuante : la présence ou non de l’insecte doit donc être vérifiée avant tout traitement. Cela se fait par frappage ou secouage des charpentières à partir de la seconde décade d’avril.

Le balanin est présent en Europe dans toutes les zones de culture, à l’exception de la Corse.

Sources :

Encyclopédie des ravageurs européens HYPPZ

Association nationale des producteurs de noisette

Monographie, Le noisetier, CTIFL

Les plus lus

Tomates cerise allongées du Maroc vendues en France
Fruits et légumes du Sahara occidental ne pourront pas être estampillés “Maroc”

Le Conseil d’Etat vient de prendre décision de justice : les melons et les tomates cerise du Sahara occidental ne peuvent…

Avec la cerise, C’est Qui Le Patron ?! attaque fort 2025

En 2025, C’est Qui Le Patron ?! décline sa démarche de juste rémunération à la cerise, puis à la pomme, la carotte et les…

Caisse de melons de Cavaillon avec un logo IGP apposé sur l'image
Le melon de Cavaillon enfin IGP : qu’est-ce que cela va changer pour les producteurs et le commerce ?

Le melon de Cavaillon bénéficie désormais d’un indication géographique protégée (IGP). La Commission européenne a rendu…

drapeaux de la France et des Etats-Unis avec des fruits et légumes
La France exporte-t-elle des fruits et légumes vers les Etats-Unis ?

L’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche promet des bouleversements dans le commerce mondial. La France exporte aux Etats…

Intervenants à une table-ronde sur les perspectives du marché de la pomme de terre à 2030.
AG 2025 de l’UNPT : « Il ne faut pas devancer la demande si l’on veut conserver une rémunération de la pomme de terre »

Le syndicat des producteurs de pommes de terre a mis en débat les perspectives du marché à horizon 2030 et les opportunités de…

Une main de bananes enrubannée en bleu blanc rouge, dans un rayon de fruits et légumes de la grande distribution.
« La Banane Française, c’est 5 % de bananes qui ne sont pas dans la bagarre mortifère du prix de la grande distribution »

Pierre Monteux, directeur général de l’UGPBAN, dresse en ce début d’année le bilan de l’année passée et les projets 2025 pour…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site filière Fruits & Légumes
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière fruits & légumes
Consultez les revues Réussir Fruits & Légumes et FLD au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière fruits & légumes