La valeur ajoutée d’une pomme bio ne se partage pas pareil en Europe
Une étude européenne montre que la répartition de la valeur ajoutée pour les pommes bio dépend aussi beaucoup de la maturité du marché.
Une étude européenne montre que la répartition de la valeur ajoutée pour les pommes bio dépend aussi beaucoup de la maturité du marché.
Bruxelles a publié une étude sur la création et la distribution de la valeur ajoutée dans certaines filières bio en Europe. La pomme en fait partie. L’étude considère plusieurs cas : marchés intérieurs (France, Italie), marchés émergents (Hongrie, Estonie), marché dépendant des importations (Royaume-Uni). La valeur ajoutée unitaire brute totale varie entre 0,92 €/kg en Hongrie (magasin spécialisé) et 2,74 €/kg dans le Royaume-Uni (supermarché). Ces différences s’expliqueraient par le niveau de maturité des marchés. En Italie et au Royaume-Uni, marchés matures, la plus grande part de la valeur revient au commerce de détail. Sur les marchés émergents, les producteurs peuvent encore recevoir des bénéfices plus élevés à cause d’une filière de petite taille et encore non structurée.
Généralement, l’importance des distributeurs est plus élevée au Royaume-Uni, en Italie et en Hongrie, tandis que les agriculteurs ont la plus grande importance en France et en Estonie. Autre point intéressant, le rôle des grossistes : pour l’Italie et la France, l’étude note que « la part de la valeur ajoutée unitaire brute totale qui revient au niveau grossiste est remarquablement grande ». Et d’expliquer que, dans ces régions spécialisées dans la production fruitière biologique, ils jouent un rôle central en fournissant des services (transport, stockage, calibrage, emballage…). Au final, « la comparaison des prix départ ferme avec ceux au détail suggère que le lien entre les prix des produits agricoles et les prix premiums payés par les consommateurs est peu important dans le secteur bio. » L’étude conclut néanmoins : « Il n’y a cependant rien qui indique que la proportion de la valeur ajoutée totale récoltée par les agriculteurs biologiques soit supérieure à celle de leurs collègues conventionnels. »