La production de poires italienne veut relever la tête après deux ans catastrophiques
Interpera a été l’occasion de faire le point de la situation dans la région d’Émilie-Romagne, grand bassin de production de la variété Abate. Et d’esquisser des solutions.
Interpera a été l’occasion de faire le point de la situation dans la région d’Émilie-Romagne, grand bassin de production de la variété Abate. Et d’esquisser des solutions.
Victime aussi des conditions sanitaires liées à la pandémie de la Covid-19, l’édition 2020 d’Interpera, le grand rendez-vous italien de la filière poires, s’est tenue de manière digitalisée. La saison 2019 avait été atypique et particulièrement éprouvante pour les producteurs italiens. Conditions météorologiques défavorables et maladies (mouche asiatique) ont conditionné la récolte, limitée à environ 300 000 t. Et la campagne 2020 a été tout aussi difficile. La propagation de la stemphyliose du poirier dans d’importants bassins de production d’Émilie-Romagne, en particulier pour l’Abate, a été redoutable sur le potentiel de production.
Coup de grâce
La production nationale est en recul de 16 % par rapport à la moyenne des dernières années, tandis que l’Émilie-Romagne, elle, est passée sous la barre des 400 000 t. Cette situation entraîne de lourdes pertes pour les producteurs. « Ils espéraient cette année se remettre des difficultés de l’année précédente, qui s’est soldée par un déficit de 8 600 €/ ha. Les pertes économiques supplémentaires, cette année, égales à 6 200 €/ ha, représentent presque un coup de grâce », a commenté Elisa Macchi, directrice du CSO Italie. De plus, le pays ne représente plus que 28 % de la production européenne (3 % il y a deux ans).
Ce constat fort sombre a été partiellement contrebalancé par l’annonce d’un projet de relance de la poire d’Émilie-Romagne à travers la valorisation son label IGP, sous l’impulsion de l’interprofession italienne de la poire. Les deux principaux consortiums de production, Opera et Origine Group, ont accepté de participer à ce projet. Les premiers résultats sont attendus en 2021. Pour le directeur d’Origine Group, Alessandro Zampagna, « l’IGP peut être un outil pour se rencontrer et faire des projets ensemble. Mais, nous devrons nous mettre d’accord sur ce que nous voulons réellement faire, en termes de marketing et de procédures techniques, pour réussir ». Car, l’alerte est aussi du côté de la consommation, en chute de 12 % en deux ans.