La pêche française tire son épingle du jeu
Malgré un marché européen globalement difficile pour les fruits d’été, la filière française pêche a réussi à garder la tête hors de l’eau avec des prix corrects.
Malgré un marché européen globalement difficile pour les fruits d’été, la filière française pêche a réussi à garder la tête hors de l’eau avec des prix corrects.
« La France sort de la « campagne pêche 2017 avec un bilan correct », a annoncé Raphaël Martinez de l’AOP pêche et abricots de France pendant la journée bilan variétal au Ctifl de Balandran, début septembre. Un constat rassurant dans un contexte de crise pour la pêche européenne. « L’Italie, l’Espagne et la Grèce sont arrivées avec des volumes excédentaires par rapport à la récolte 2016 », a rappelé le responsable de l’AOP. Au niveau européen, la production est de 15 % supérieure à celle de 2016. Une surproduction qui a créé une chute des prix chez nos voisins, créant des situations catastrophiques pour les producteurs. « La situation des producteurs espagnols est difficile, puisque 2017 est pour eux la quatrième année consécutive sans gain de production, a témoigné Ignasi Iglesias de l’Institut de recherche espagnol Irta. Les pêches plates se sont vendues cette année au même prix que la pêche ronde ».
Un basculement précoce vers l’origine France
La stratégie française du démarquage qualitatif paye. Après un début de saison tendu, les cours à l’expédition des produits français se sont maintenus à 0,10 euros sous les prix 2016 jusqu’à la fin. « La production française était précoce et elle a débuté avec des volumes, résume Raphaël Martinez. Heureusement, la distribution a joué le jeu du basculement vers l’origine France dès la semaine 23. Une semaine où d’habitude il n’y a pas de produits français ». Les importations espagnoles se sont donc stabilisées cette année. Elles ont été supérieures à la moyenne 2014-2016 fin juillet, au moment d’un creux de production en France. « Ce sont surtout des pêches et nectarines plates qui ont été importées », analyse le directeur de l'AOP. En ajoutant à ce contexte européen, les crises sur d’autres produits comme le melon, l’abricot ou la tomate qui ont créé un engorgement du marché allemand, les producteurs français de pêche s’en sortent finalement bien. La filière française a réussi à endiguer la chute de production avec une stabilisation des volumes depuis quatre ans. Les surfaces, elles, continuent à être élimées par les arrachages dus à la sharka.
Nous observons des fins de mois tendues
« Nous constatons depuis quelques années, une baisse de la consommation la dernière semaine du mois. Cette tendance s’est confirmée cette année. Sur la dizaine de jours fin juin et les dernières semaines de juillet et d’août, les ventes ont été très difficiles. La perte de pouvoir d’achat à ces périodes est en cause. Les baisses de prix qui en découlent peuvent être renforcées par l’arrivée sur ces semaines de volumes de variétés très porteuses. D’où l’importance du choix des variétés à la plantation pour qu’elles n’arrivent pas sur des périodes de grosse production ».