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La mirabelle de Lorraine fait peau neuve

Les mirabelles de Lorraine seront cueillies avec quelques jours de retard. Les prévisions, en volume, ne sont pas optimistes. Côté qualité, les producteurs sont confiants.

“La dernière gelée date du 17 mai, où nous avons eu - 1 °C dans la nuit”, déplore Bruno Colin, producteur et directeur de Vega Fruits, groupement qui rassemble 98 % des producteurs de l’association Mirabelles de Lorraine.

Cette année, en Lorraine, le printemps a été particulièrement froid et pluvieux, ce qui a fortement contrarié la floraison. La cueillette est donc déjà envisagée avec quelques jours de retard, aux environs du 15 août. Les prévisions ne sont pas optimistes en matière de volume : 50 % des tonnages de l’année dernière, soit 7 000 à 8 000 t. Côté qualité, les producteurs sont plutôt confiants… si le soleil se met enfin de la partie.

Après l’effondrement des prix de l’année dernière, toute la production attend un retour à la normale pour cette année : “Nous consacrons toute notre énergie et notre passion pour proposer un fruit frais de grande qualité, conforme au cahier des charges de l’appellation Mirabelle de Lorraine. Notre volonté s’inscrit dans une politique de développement durable et équitable des producteurs lorrains. Avec la baisse des volumes, nous aurons besoin de raffermir les prix-verger pour que nos producteurs s’y retrouvent”, précise Philippe Daniel, producteur et président de l’association Mirabelles de Lorraine.

Et des efforts, les producteurs lorrains en font, dans bien des domaines, pour valoriser leur précieux produit auprès des consommateurs : renforcement du cahier des charges avec un volet agriculture raisonnée et environnemental, respect de la maturité des fruits, contrôles multiples avant et après récolte… Ce souci d’une qualité constante porte ses fruits puisqu’une étude TNS Sofres menée en 2002 et en 2004 montre une progression des parts de marché de la mirabelle de 15 % en 2002 à 17 % en 2004, soit un gain de 2 points en deux ans.

La mirabelle de Lorraine se donne une nouvelle image

“L’image de la mirabelle est en train de changer et de se rajeunir, commente Bruno Colin, de fruit à compote elle devient progressivement un grignotage gourmand et ludique, qui séduit surtout les consommateurs urbains.” En effet, la même étude montre que 59 % de la consommation de la Mirabelle de Lorraine fraîche se situe en région parisienne et dans les villes de plus de 100 000 habitants. Les circuits de commercialisation se répartissent à parts égales entre détaillants et GMS. “Nous proposons 2/3 de notre production en vrac et 1/3 en petits paniers carton, le vrac étant plus adapté aux détaillants qu’à la grande distribution, pour laquelle nous travaillons également en MDD “Terroir” avec des barquettes plastiques spécifiques. "

Mais la mirabelle fraîche n’est pas le seul débouché de cette production : 70 % de ces fruits produits en Lorraine sont transformés, tout en conservant l’appellation : tartes, confitures, yaourts, sorbets… et même gel-douche puisque Dop vient de sortir en mai une référence “Douche-Crème Douceur à la Mirabelle de Lorraine” élaboré à partir de fruits broyés. “ça nous fait mousser !, s’amuse Bruno Colin, nous sommes très contents que les industriels s’intéressent à notre produit, ça ouvre de nouvelles voies et de nouveaux débouchés.”

Et pour pouvoir servir au mieux les clients de la Mirabelle de Lorraine transformée, comme les pâtissiers, les restaurateurs… tout en contrôlant la qualité, Véga Fruits a investi en 2003 dans un atelier de surgélation. “Nous sommes équipés pour une surgélation performante, qui donne un produit plus proche du fruit frais que l’appertisation : les prunes sont dénoyautées et les “oreillons” sont surgelés individuellement.”

Une communication importante

Un succès grandissant qui s’appuie également sur un travail de communication : animations en magasins, distribution de fruits, Fête de la mirabelle tous les deux ans (la prochaine en 2006)…

“Cette année, le Tour de France passe trois jours dans notre région, les 7, 8 et 9 juillet. Dommage, c’est un peu tôt pour les fruits mais nous en profiterons quand même pour expliquer notre démarche et les spécificités de notre terroir”, conclut Bruno Colin.

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