Relations Amont/Aval
La filière trouve un accord sur les standards de palettisation
Avec un nouveau guide de bonnes pratiques, les familles des fruits et légumes veulent en finir avec un sujet empoisonnant depuis 2012.
Signé en même temps que celui sur la coopération commerciale (cf. fld hebdo du 6 janvier), le guide de bonnes pratiques posant les standards de la palettisation vient clore un dossier empoisonnant pour la filière.
Tout est parti d'une recommandation de la Caisse nationale de l'assurance maladie, en 2012, avec comme objectif « de fixer des limites pratiques permettant de diminuer les risques dus aux manutentions lors de la dépalettisation manuelle des palettes » en supermarchés et hypermarchés. Elle préconise d'éviter toute manipulation manuelle de produits palettisés au-delà d'une hauteur de 1,80 m. Dans les faits, cela s'est traduit par une demande de l'aval d'employer deux palettes 1/2 hauteur de produits superposées pour former palette multicouche de 2,20-2,40 m. L'amont a stigmatisé le report effectif du risque (santé et hygiène) sur leurs entreprises. Report du risque mais aussi du coût de la seconde palette. « Ce transfert de la charge financière pèse sur toutes les autres activités, c'est autant d'argent que le chef d'entre-prise ne peut investir dans l'innovation produit ou des process », martèle Jean-Michel Delannoy, président de Felcoop. La facture globale s'élèverait à 100 M€ sur la base d'un parc de 12 millions de palettes.
La facture globale s'élèverait à 100 millions d'euros sur la base d'un parc de 12 millions de palettes.
Mettant en œuvre un accord interprofessionnel d'octobre 2015, ce guide présente les différents supports acceptables : palette pleine hauteur (2,20 m), palette 1/2 hauteur (1,10 à 1,30 m) homogène (une référence) ou segmentée (plusieurs références) et les autres formats (colis). Il précise que « l'usage de la palette 1/2 hauteur ne peut en aucun cas être imposé unilatéralement ». Valérie Séné, directrice Stratégie et accords interprofessionnels à Interfel, précise : « Il faut souligner le courage politique et la maturité des familles à trouver, d'une part, un langage utilisable par l'amont pour expliquer son travail effectué auprès de l'acheteur et, d'autre part, la reconnaissance par l'aval que la palettisation effectuée par les fournisseurs pouvait entrer dans la relation commerciale et était donc valorisable. »