Fruits à coque
La Compagnie des Amandes va passer la barre des 300 ha
Avec 120 ha supplémentaires, la Compagnie des Amandes se revendique le premier producteur français pour ce fruit à coque. Les premiers contrats de vente sont en discussion, les niveaux de prix sont hauts, la condition est qu’ils soient pluriannuels et exclusifs. Pour FLD, le directeur général François Moulias revient aussi sur le partenariat avec Arterris, sur le projet de casserie française et sur la nouvelle organisation de producteurs.
Avec 120 ha supplémentaires, la Compagnie des Amandes se revendique le premier producteur français pour ce fruit à coque. Les premiers contrats de vente sont en discussion, les niveaux de prix sont hauts, la condition est qu’ils soient pluriannuels et exclusifs. Pour FLD, le directeur général François Moulias revient aussi sur le partenariat avec Arterris, sur le projet de casserie française et sur la nouvelle organisation de producteurs.
120 ha. Ce sont les nouvelles surfaces d’amandiers que la Compagnie des Amandes, médiatique entreprise d’Arnaud Montebourg et François Moulias qui veut structurer la filière française d’amandes, a validé dans la soirée du lundi 27 février en conseil d’administration extraordinaire. Ces nouveaux hectares viendront s’ajouter aux 200 ha déjà existants à date, faisant de la Compagnie des Amandes « le premier producteur d’amandes françaises, et de loin. Notre projet est inédit et ambitieux », a confié à FLD François Moulias, directeur général, quelques heures avant la réunion.
La filière Amande française, où en est-on ? Selon une étude 2019 pour France Amande, la toute jeune association interprofessionnelle, les surfaces françaises d’amandiers (Paca, Occitanie et Corse) représentaient, en 2019, 1 071 ha productifs et 300 ha plantés mais pas encore en production. De nombreux projets de plantation avaient également été déclarés. L’étude aboutissait à des projections 2030 de 1 500 ha pour 1 066 t produites. Loin des besoins du marché français, dont la consommation apparente est de 45 000 t. La France a importé l’année dernière 43 000 t.
Un meilleur maillage de la France : 7 nouveaux vergers s’ajoutent aux 7 vergers déjà existants
A date, la Compagnie des Amandes, c’est déjà 200 ha plantés, le premier datant de 2020, les derniers de janvier (à Villeveyrac dans l’Hérault) et de la semaine dernière (Barbaira, dans l’Aude, en bio). Ces 7 vergers sont hétérogènes en taille, le plus gros faisant 100 ha, les autres entre 10 et 30 ha, et situés en Occitanie (Aude et Hérault), principalement autour de Narbonne (5 vergers) et dans le Vaucluse (2 vergers).
Les nouveaux vergers, outre de nouveaux hectares, vont apporter à la Compagnie des Amandes une meilleure répartition territoriale, avec des premières implantations dans les Bouches-du-Rhône, dans le Gard et désormais plus à l’Ouest avec le Tarn-et-Garonne :
- deux vergers dans les Bouches-du-Rhône pour un total de 31 ha ;
- deux vergers dans le Gard pour un total de 27 ha ;
- deux vergers dans l’Hérault pour un total de 20 ha ;
- un verger dans le Tarn-et-Garonne d’une quinzaine d’hectares et qui sera également le deuxième verger bio de la Compagnie des Amandes.
« Nous avons également des lettres d’intention dans le Lot-et-Garonne près d’Agen. Nous nous étendons ! », précise François Moulias.
Outre l’installation de ces nouveaux vergers, la Compagnie des Amandes a aussi validé l’extension de deux vergers déjà existants et dans le projet, tous deux situés dans l’Aude. Le premier, à Ouveillan dans l’Aude, 36 ha plantés à date, va s’agrandir de 21 ha supplémentaires l’hiver prochain. « Il s’agit d’un viticulteur, une centaine d’hectares, qui souhaitait se diversifier, avait testé les aulx, les courges. Il a planté l’hiver dernier 13,5 ha d’amandiers, 23 ha cet hiver, et il va encore replanter l’hiver prochain. C’est la preuve qu’il croit en notre projet. » La deuxième extension de verger, plus modeste, concerne un producteur de Saint-Nazaire-d'Aude qui va passer de 13 ha plantés à 17 ha.
La barre des 300 ha vient donc d’être passée, et de nouveaux projets sont déjà dans les tuyaux, dont 250 ha « bien avancés dans les réflexions ». Ce sont donc 500 ha que la Compagnie des Amandes pourrait dépasser dans les mois prochains.
Des premiers contrats de vente attendus dès le mois prochain, des prix de bon niveau
Pour mémoire, un amandier met 3 ans pour une première récolte, 6 ans pour en entrer en pleine production. La Compagnie des Amandes attend donc sa première récolte pour septembre 2023. S’il est encore trop tôt pour parler de prévision de récolte, François Moulias reconnaît être déjà en discussion sur les prix avec les clients, les contrats de vente vont être signés. Il annonce des niveaux autour de 13,5 €/kg d’amandes cassées, « des prix qui ne tireront pas le marché vers le bas, au contraire ».
La Compagnie des Amandes exige des contrats pluriannuels et surtout exclusifs sur l’origine France. « Car on se donne la peine de structurer et d’organiser l’offre française. Pour développer une filière française, il faut agréger l’offre pour avoir des volumes, des calibres, la qualité. Voilà pourquoi je demande l’exclusivité sur l’origine France », explique François Moulias.
La Compagnie des Amandes souligne être ouverte à d’autres producteurs non partenaires pour leur acheter et commercialiser leurs amandes françaises.
Quels débouchés pour l’amande française ?
Trois débouchés pour l’amande française. Primo, l’amande de bouche, dont la GMS est le principal débouché. « La distribution spécialisée bio le sera aussi lorsqu’on nous aurons les volumes en bio ». Deuxio : la transformation, avec d’une part les confiseurs, les chocolatiers, les nougatiers… et d’autres parts les fabricants de lait et de produits laitiers végétaux. Tertio : la cosmétique, demandeuse en particulier d’huile d’amande douce et de coques pour les produits de gommage/exfoliants. « Les clients sont en attente de volumes et de qualité. Le marché de l’amande est un marché large en volume, très diversifié et toujours en croissance. C’est donc sans conteste une filière d’avenir à haute valeur ajoutée », affirme François Moulias.
Et les autres projets ?
1/ De nouveaux producteurs et une force de vente avec Arterris
La signature avec Arterris d’un accord de partenariat en octobre dernier a été « une super nouvelle ». Il s’agit pour Arterris, plus que d’une prise de participation (8,5 % du capital de la Compagnie des Amandes), surtout d’une proposition à leurs adhérents d’une diversification de leur offre dans une filière à haute valeur ajoutée. Et pour la Compagnie des Amandes, il s’agit d’une force de vente, avec les technico-commerciaux du groupe coopératif qui vendent le projet à leurs producteurs.
« Depuis le début de l’année, sur une quinzaine de nouveaux contacts, la moitié proviennent d’Arterris !, se réjouit François Moulias. Dont 5 projets viables à l’étude. Ce dynamisme monte que c’est un partenariat gagnant ».
2/ Une casserie française
Le projet de casserie à Signes dans le Var avance. « On a le plan de construction, mais avec les banques c’est compliqué, reconnaît François Moulias. Avec les premiers contrats le mois prochain, ça devrait aider ». Si les financements sont validés, les travaux devraient être lancés cet été pour des premiers stockages dès la fin de l’automne et des amandes cassées dès réception des machines en début d’année 2024.
3/ Une OP Amande
Le projet d’organisation de producteurs Amandiers de France suit son cours. « Les statuts sont en cours de signature, l’organisation devrait émerger d’ici le mois prochain, pour être reconnue par les Pouvoirs publics. Nous déposerons ensuite un dossier auprès de France AgriMer pour un programme opérationnel ». Rendez-vous à Medfel pour connaître l’avancée de cette nouvelle organisation de producteurs.