Pourquoi l’Italie s’inquiète pour son kiwi ?
Les prévisions d’IKO, l’organisation internationale du kiwi, annonce une baisse de la production européenne de kiwis. Comme l’explique le CSO Italy, l’Italie, le principal producteur, a souffert des conditions climatiques et de l’impact du dépérissement. Les autres pays européens sont aussi en baisse, l’hémisphère sud en fin de campagne est court en volumes.
Les prévisions d’IKO, l’organisation internationale du kiwi, annonce une baisse de la production européenne de kiwis. Comme l’explique le CSO Italy, l’Italie, le principal producteur, a souffert des conditions climatiques et de l’impact du dépérissement. Les autres pays européens sont aussi en baisse, l’hémisphère sud en fin de campagne est court en volumes.
La production européenne* de kiwi -toutes variétés- est estimée, pour 2023, à 755 000, soit une baisse de -4 % comparé à 2022, explique le CSO Italy (Centro Servizi Ortofrutticoli) dans son communiqué le 25 septembre. L’Italie serait, elle, à 311 000 tonnes, en baisse de -7 % sur un an.
* Ces chiffres proviennent de la 42e conférence de IKO (Organisation internationale du kiwi), qui s’est tenue au Chili du 12 au 14 septembre et qui a réuni les représentants d’Italie, Grèce, Espagne, Portugal, France, Etats-Unis, Nouvelle-Zélande et Chili, et des pays non membres comme l’Afrique du Sud, l’Argentine et le Brésil.
L’Italie face au dépérissement
L’Italie est en recul en raison de la chute en kiwis verts Hayward (-15 % sur un an), des dégâts du gel, de la contraction des surfaces et de l’impact de la “morìa del kiwi”, le syndrome de dépérissement de la vigne du kiwi qui impacte les rendements.
Le dépérissement, qui s'est d'abord propagé il y a dix ans dans la région de la Vénétie, a ensuite affecté et progressivement pénalisé lourdement d'autres régions importantes pour la culture du kiwi, comme le Piémont et plus récemment le Latium. Il est maintenant également présent dans le Frioul, la Calabre, la Campanie et Basilicate. « Le phénomène est très inquiétant et, d'après nos analyses, on estime qu'il a touché plus de 8 600 hectares entre 2012 et aujourd'hui », indique le CSO Italy.
Le kiwi à chair jaune, lui, est toujours en hausse et pourrait dépasser cette année les 103 000 tonnes, soit une augmentation de 12 % par rapport à 2022, grâce notamment à l'entrée en production de nouveaux vergers.
Baisse généralisée dans l’Europe
En Grèce également, l’autre grand producteur, la production est annoncée en baisse, de -3 %, à 311 000 tonnes. L’Espagne, en recul également de -4 %, atteindrait un peu plus de 28 000 tonnes.
L'offre française est similaire à celle de la saison dernière, avec un peu plus de 46 000 tonnes, soit +2 % par rapport à la récolte de 2022, qui avait été historiquement basse.
Seul le Portugal observe une hausse franche, +10 %, à plus de 58 000 tonnes.
Faible disponibilité de l’hémisphère sud
Dans l'hémisphère sud, en 2023 les disponibilités du produit de Nouvelle-Zélande (492 000 tonnes soit -21%, baisse marquée en vert) et du Chili (125 000 tonnes soit -11 %) ont été plus faibles, en raison de problèmes climatiques. « Les deux pays ont destiné une plus petite quantité de kiwis à l'Europe, les ventes devant se terminer plus tôt que la saison dernière », conclut le CSO Italy.