[Sival 2022] L’assiette citoyenne de demain
Une table ronde concernant les attentes citoyennes en matière de climat et d’alimentation a permis d’aborder différents enjeux à prendre en compte pour la filière. Celui de la saisonnalité a donné lieu à une tribune de Ludovic Guinard, directeur général délégué du CTIFL.
Une table ronde concernant les attentes citoyennes en matière de climat et d’alimentation a permis d’aborder différents enjeux à prendre en compte pour la filière. Celui de la saisonnalité a donné lieu à une tribune de Ludovic Guinard, directeur général délégué du CTIFL.
Quels sont les axes de progrès, d’innovation, de pédagogie pour inscrire durablement les fruits et légumes au quotidien dans notre alimentation ? La question s’est posée lors d’une table ronde sur « Concilier attentes citoyennes et enjeux de la filière », organisée par Interfel au Sival. « Depuis 2018, il y a en France un changement de régime rapide vers plus de végétal et de fruits et légumes », a rapporté Pascale Hebel, du Credoc, lors d’un débat organisé par Interfel à l’occasion du Sival. Toutefois, le prix des produits reste un frein pour les personnes précaires. L’éducation importe aussi, avec la nécessité de proposer des recettes intégrant légumineuses, fruits, légumes. « La segmentation doit permettre que tous les consommateurs aient accès aux fruits et légumes, quel que soit leur budget », estime Régis Aubenas, arboriculteur.
Une saisonnalité au sens « offres finales aux consommateurs »
Le changement climatique a toutefois de forts impacts avec des calendriers modifiés, plus de bioagresseurs et de tension sur l’eau. « La capacité des producteurs à s’adapter est essentielle. Il faut une stratégie collective et investir sur ce qui sera le plus efficace », estime Ludovic Guinard, directeur général délégué du CTIFL. Ludovic Guinard a également profité de cette table ronde pour publier une tribune « De la saisonnalité ou pourquoi se refuser de consommer des fraises en hiver ? » sur son compte Linkedin. Le responsable y dénonce une « saisonnalité fantasmée » tout autant qu’arriériste pour certains, une « saisonnalité outil de réglementation » des échanges pour d’autres, une « saisonnalité environnementale » au risque d’être défavorable aux productions locales et une « saisonnalité santé » qui reste à prouver. « Il faut sortir de tout populisme autour de l’usage d’un terme… La saisonnalité fait référence bel et bien exclusivement à la présence des produits sur les étals destinés aux consommateurs », assure-t-il.
Il y précise qu’« une saisonnalité au sens « offres finales aux consommateurs », est celle que le calendrier de l’interprofession des fruits et légumes indique. Il s’agit des périodes où les différents produits sont sur les étals dans des conditions de marché les plus abordables et les plus satisfaisantes ». Convaincu et porteur de la révolution digitale, Ludovic Guinard insiste sur la mutation profonde que peut apporter la digitalisation dans la consommation alimentaire, en fournissant au consommateur le résultat attaché aux produits qu’il souhaite consommer quant à ses indicateurs nutritionnels, environnementaux et sociaux. « Ces indicateurs existent, utilisons-les ! », propose-t-il.