Intempéries en Espagne : quel impact sur les fruits et légumes ?
Si les récents épisodes de pluie en Espagne ont surtout impacté les légumes, les opérateurs en agrumes demeurent prudents mais restent positifs.
Si les récents épisodes de pluie en Espagne ont surtout impacté les légumes, les opérateurs en agrumes demeurent prudents mais restent positifs.
Les intempéries ont fortement touché les cultures maraîchères espagnoles (cf. FLD Hebdo du 19 septembre) mais elles n’ont pas eu de forts effets sur le secteur des agrumes. Le ministère espagnol de l’Agriculture indique, certes, une réduction de 17 % des volumes au total (6,27 Mt) due à la sècheresse mais cela intervient après une campagne 2018 record en tonnages. « Pour la région de Valence, ces pluies ont finalement eu un impact positif sur la qualité, analyse Abel Alarcon (Bio Fruits). Elle sera supérieure à celle de la campagne 2018-2019 ». La clémentine est déjà commercialisée sur la France depuis une dizaine de jours. « Sur la variété Clem-ruby, certains lots peuvent manquer de jutosité mais nous disposons depuis quelque temps d’une calibreuse dernière génération qui permet de très bien gérer les écarts. Cela étant, en milieu de campagne, le marché pourrait connaître un relatif déficit de volumes, certains vergers, ayant beaucoup donné l’an passé, étant en alternance. En revanche, le pic de la saison commerciale, en novembre et décembre, ne devrait pas poser de problème : le marché sera approvisionné », assure Abel Alarcon.
Plus compliqué pour le citron
Xavier Rosario (Ets Louis Rosario) confirme la tendance : « En fait, la tempête a surtout touché les cultures maraîchères, pommes de terre, brocolis et artichauts, dans le Sud d’Alicante. En agrumes, il n’y aura pas de problème pour la clémentine. Un peu plus d’inquiétude pour le citron néanmoins ». En effet, Ailimpo, l’association interprofessionnelle du citron, a indiqué un potentiel de 1,1 Mt, soit une baisse globale de 15 % : les deux variétés principales Fino (820 000 t) et Verna plus tardive (290 000 t) reculeraient respectivement de 11 % et 24 %.
Le déficit se fera donc sentir surtout sur la seconde partie de la campagne.« D’une manière générale, la suite de la crise économique de 2008, nombre de producteurs n’ont pas pu s’assurer contre les intempéries. Ce qui est un drame pour eux aujourd’hui, précise Xavier Rosario. À la suite des résultats économiques de 2018, un certain nombre de petits producteurs familiaux ont arrêté l’activité. » Cela qui laisse augurer des prix maintenus sur la campagne.
Philippe Gautier
Malgré les intempéries, le marché français sera bien approvisionné en clémentines espagnoles en fin d’année.