Gros radis : une diversité de couleurs et de formes
Les gros radis apportent leur diversité de couleurs et de formes au cœur de l’hiver. Proposer une gamme permet aussi d’en augmenter l’attrait.
Les gros radis apportent leur diversité de couleurs et de formes au cœur de l’hiver. Proposer une gamme permet aussi d’en augmenter l’attrait.
Les gros radis de couleur entrent dans le créneau du radis noir. Ceux-ci se récoltent à l’automne et prennent parfois la suite du « radis botte » sur l’étal des maraîchers. « Leur intérêt premier pour le consommateur est de ne pas piquer autant que le radis noir, même s’il existe une très grande différence de goût entre les types et les variétés », témoigne Marielle Suire, conseillère Chambre d’agriculture pour le GDM Haute-Normandie. D’une manière générale, les gros radis colorés, rouges ou violets, piquent moins que les verts et blancs.
« La gamme, la diversité des formes et surtout des couleurs améliorent l’attractivité de ces légumes. Avoir trois à cinq gros radis en mélange crée un point d’intérêt sur l’étal. Cela apporte de la couleur en période hivernale, notamment si on coupe certaines variétés en deux. Leur vente a augmenté depuis quelques années », témoigne Stéphane Rolland, conseiller technique maraîchage du Cercle des maraîchers d’Ile-de-France. La régularité, l’uniformité et l’aspect lisse des racines sont des critères de présentation à ne pas négliger. Idem pour l’intensité des couleurs externes mais aussi internes qui peuvent être attirantes. « Il convient aussi de proposer un bon calibre d’au minimum cinq centimètres de diamètre », précise le spécialiste. Semées à la fin de l’été, ces cultures sont peu onéreuses à produire avec un cycle de culture court (huit semaines environ). En revanche, leur capacité de conservation assure un approvisionnement régulier jusqu’à la sortie de l’hiver.
Une bonne conservation au frigo
En 2020, le GDM Haute-Normandie a réalisé un essai d’observations variétales de différents types de gros radis. Le semis a eu lieu mi-août et les notations mi-octobre. Sur les sept variétés proposées par Voltz et Prosem (d’autres semenciers proposent également ces types variétaux), deux variétés vertes et blanches ont un goût très piquant (Triumphator) et piquant (Misatogreen). Misatogreen présente un feuillage très découpé, un collet fort et une peau rugueuse. Sa conservation au frigo est correcte bien que mollissant fin mars. Dans les variétés plus colorées, Prélude présente une racine longue, rouge à chair blanche. Son collet fragile ne permet pas une présentation en botte.
La conservation est très courte avec le risque d’évolution de texture (spongieuse) et son goût est doux, voire fade. Misato Red présente aussi une racine rouge et une chair blanche, mais la racine est de forme ronde conique de 3 à 6 cm de diamètre. Cette variété permet une très bonne conservation au frigo. Blue Candle est un radis conique violet clair. Sa chair est violette au centre tirant vers le blanc sur l’extérieur de la racine. Ses feuilles sont violacées foncées, très découpées en rosettes étalées. La conservation au frigo est très bonne. Red Meat est un gros radis blanchâtre à l’extérieur et avec une chair rouge proposant une belle présentation lorsqu’il est tranché. Sa conservation en frigo est bonne mais sa peau se tache en fin de cycle (fin mars).
La couleur interne bien soutenue
Le Cercle des maraîchers d’Ile-de-France a également réalisé un essai avec une grande partie de ces variétés de radis de couleurs pour évaluer leur adaptation à la vente au détail : couleur interne et externe, forme attractive et calibre. « Les variétés de radis présentes dans notre essai sont toutes de couleurs ou formes différentes. Nous n’avons pas écarté de variété, elles nous semblent toutes intéressantes », commentent Marie Girault et Stéphane Rolland dans le compte rendu. Celui-ci précise que les deux radis roses, Red candle (allongé) et Misato red (rond) sont beaux au niveau extérieur et en interne (couleur blanche).
Les deux radis verts et blancs se distinguent par leur forme : Triumphator est allongé alors que Misato rose flesh est plutôt rond. De plus, Misato rose flesh a une couleur interne violet intense alors que Triumphator est blanc crème. La forme de Misato rose flesh n’est pas bien ronde et de nombreuses fissures rendent son aspect moins attractif. Du côté des radis violets, Blue candle a une couleur violette peu intense, l’aspect est « délavé ».
Blue candle a une forme ovale plus régulière. En revanche, la couleur interne de GV 54053 est bien soutenue alors que Blue candle présente seulement un cylindre central violet. « Enfin, le radis noir classique (Noir poids d’horloge) a une peau rugueuse peu attractive en comparaison aux autres variétés de diversification sur ce créneau », conclut le compte rendu. « Les radis n’ont pas été pesés mais leur calibre a été évalué en deux classes. Les plus gros : Triumphator, GV 54053, Noir poids d’horloge et les plus petits : Red Candle, Blue candle, Misato rose flesh, Misato red », complète Stéphane Rolland.
Conduite et protection
La culture des gros radis s’apparente à celle du navet dont ils dépendent en termes d’autorisation d’usages phytosanitaires et d’homologations produits. « L’implantation de cette culture est proche de celle d’un navet en recherchant 20 plantes par mètre linéaire avec des espacements de rang de 30 à 40 cm », explique Marielle Suire. Ces deux cultures peuvent se semer en même temps. En semant assez tardivement, la pression altises est plus faible et les conditions climatiques plus poussantes. Les semis de radis de couleurs et de navets destinés à la conservation peuvent donc se faire jusqu’au 20 août pour une récolte au 20 octobre.
« La maîtrise de la densité avec un semoir pneumatique améliore l’homogénéité du calibre et la présentation des racines », précise Stéphane Rolland. La mouche du chou est un ravageur problématique pour ces cultures. La mise en place de filets anti-insectes au tout début du vol ou dès le stade 2 feuilles de la culture peut limiter les dégâts. La maîtrise de l’enherbement est assez aisée car les plantes couvrent rapidement le sol. Il est recommandé d’utiliser Butisan qui présente une efficacité excellente et ne nécessite pas de binage avant couverture de la végétation. En bio, un faux semis et un binage au stade jeune des adventices peuvent assurer assez facilement la propreté de la parcelle. Enfin, non lavés, ils se conservent bien jusqu’au mois de mars en chambre froide à 2°C. Un humidificateur permet d’éviter le dessèchement des racines en maintenant une hygrométrie autour de 90 %.