Gel : tous les potentiels de production de fruits d'été sont orientés à la baisse
Le premier mardi de Medfel qui s’est déroulé le 4 mai, a dévoilé les tendances de production pour l’abricot en 2021, une année où l’important épisode de gel a touché toutes les régions productrices en Europe.
Voir aussi : les prévisions de récolte en abricot
Les prévisions pour les autres produits phares que sont la pêche et la nectarine sont attendues pour le 25 mai prochain. Mais, à l’occasion de la table ronde qui a suivi la divulgation des prévisions pour l’abricot, plusieurs interlocuteurs ont fait part de leurs inquiétudes, tous pays confondus.
Tous les produits concernés
Ainsi, Françoise Roch, présidente de la Fédération nationale des producteurs de fruit, a souligné que la filière était sous le choc : « Nous sommes KO débout. La cerise a été extrêmement touchée. De même en raisin de table, la région du Ventoux a beaucoup souffert. Pour le chasselas de Moissac, la chance a été que les zones de l’AOP sont sur les côteaux moins touchés par le gel. Mais, on parle de 20 à 25% de pertes, voire 30%. »
Pareillement, en Ariège, et dans la Vallée du Rhône, les vergers en noix et en châtaignes sont aussi concernés. De son côté, Bruno Darnaud, président de l’AOP Pêche et abricot de France a confirmé que le potentiel en cerise dans la vallée du Rhône ne devrait pas dépasser les 30%.
Quelque espoir malgré tout
Joël Boyer, président de l'AOPn Prune de France, a fait le point de la situation : « Même si nous ne sommes pas protégés de quelques chutes physiologiques, le potentiel en prunes devrait être entre 50 et 60% de la moyenne habituelle établie à 55 000 t ». Pour la Mirabelle de Lorraine, il faut encore attendre un peu pour avoir un panorama clair.
En pommes et poires, chaque zone de production a été touchées pendant les trois grandes nuits de gel destructif (6,7,8 avril) et cela a continué par la suite. « Même les producteurs rompus à la lutte contre le gel, ont pu être déstabilisés par les différentiels de température, note Daniel Sauvaitre.
Cette année, la floraison était abondante dans les vergers de pommes : « La première floraison a été détruite par le gel mais elle a continué, explique Daniel Sauvaitre. Quatre semaines après l’événement, on a un peu plus d’espoir d’avoir des volumes, même si les doutes restent importants concernant la qualité. On commence à voir des problèmes de grossissement, d’anneaux de gel, de russeting. Il y aura certainement un fort éclaircissage manuel ». Il faudra néanmoins attendre la fin juin pour en savoir plus.