Fira 2018 : les robots montrent leurs roues
Le Fira, grand rendez-vous international de la robotique agricole a ouvert ses portes les 11 et 12 décembre à Toulouse. Ces deux journées ont permis de constater les avancées de la robotique, mais aussi de poser certaines questions que soulèvent la place importante prise par les innovations technologiques en agriculture.
Le Fira, grand rendez-vous international de la robotique agricole a ouvert ses portes les 11 et 12 décembre à Toulouse. Ces deux journées ont permis de constater les avancées de la robotique, mais aussi de poser certaines questions que soulèvent la place importante prise par les innovations technologiques en agriculture.
Si les premiers robots autonomes commencent tout juste à faire leur entrée dans certaines exploitations, les projets de robots agricoles sont en développement partout dans le monde. Plus globalement, l'innovation technologique se fait de plus en plus présente dans le milieu agricole et en particulier dans la production de fruits et de légumes. « Les technologies vont certainement bouleverser le monde agricole. L'agriculture de demain ne sera pas celle d'hier ou d'avant hier; a annoncé Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, le 11 décembre lors du Forum international de la robotique agricole (Fira), organisé par Naïo technologies. Les producteurs participant à la première table ronde de la journée ont été unanimes sur leur attente première d'un robot agricole. Avant tout, ils en ont besoin pour désherber. « On n'aura pas le choix. Nous n'aurons bientôt plus droit à grand chose pour gérer les adventices », a témoigné Edouard Lhotte, producteur de céréales, de légumes d'industrie, d'asperges et de fraises dans le nord de la France. Et ce constat n'est pas fait qu'en France. Selon Alain Pincot, producteur de légumes de plein champ en Californie, la pression sociétale sur l'usage des produits phytosanitaires est très forte aux Etats-Unis, surtout en Californie. Le professionnel s'est doté de machines high tech pour le désherbage mécanique de ses cultures, qu'il utilisait avant uniquement sur ses parcelles bio, mais qui désormais servent aussi pour la production conventionnelle.
Une interruption par des « anti-robots »
L'arrivée de toujours plus de technologie en agriculture pose la question de la maîtrise de ces nouveaux outils par les producteurs et les conseillers agricoles. Ainsi que la question de la formation, encore trop peu présente, qui doit y être associée. Les présentations de chercheurs japonais et australien ont en tout cas montré que la robotique agricole n'en est qu'à ses prémices et qu'elle évolue très vite. En témoigne le développement par l'Université d'Hokaïdo de tracteurs autonomes capables de communiquer entre eux et de travailler conjointement en même temps. Mais un avenir dans lequel les robots auraient fait leur place dans les exploitations agricoles n'est pas du goût de tous. La première journée du Fira a été interrompue pendant trois quarts d'heure par des opposants à la robotisation et à la numérisation en agriculture. « Plutôt que des satellites, des capteurs et des robots, [les activités agricoles] nécessitent une main d'œuvre nombreuse pour partager le travail, des rapports coopératifs, une déspécialisation », énonce le tract qu'ils ont distribué à l'assistance. Un épisode révélateur de la méfiance de certains vis-à-vis de la robotisation et de la question de l'acceptabilité sociale, à laquelle elle doit trouver des réponses.