Filière melon : la grogne provençale
La campagne de melon démarre à peine et la grogne semble déjà s’installer en Provence. Les producteurs provençaux protestent contre les apports massifs de melons marocains.
Mardi dernier, des producteurs de melons provençaux se sont rendus chez un expéditeur de Plan d’Orgon (Bouches-du-Rhône) pour vérifier les contenus de ses chambres froides.
Les producteurs entendaient protester contre les apports massifs de melons marocains qui monopolisent les étalages. Le phénomène s’accompagne d’énormes pressions sur les prix (des origines Maroc et Espagne entre 0,50 et 1 euro/kg) qui ne vont pas faciliter le référencement du melon français, même s’il est encore en quantités limitées. Les manifestants ont demandé à rencontrer le Préfet de Vaucluse ainsi que la distribution.
La nuit précédant ce mouvement, un incendie criminel s’est déclaré chez un autre expéditeur de Cheval Blanc, détruisant deux camions. Mais il faut rester prudent sur les liens de cause à effet. Cavaillon et ses alentours subissent actuellement les exactions d’un pyromane et cinq incendies ont été enregistrés au cours du mois dernier.
Des prix bas à la production
La veille, la FDSEA et les JA du Vaucluse dénonçaient dans un communiqué les grandes surfaces qui “ne proposent aux consommateurs que des melons espagnols ou marocains”. “Alors que la campagne débute, poursuivent Gérard Roche et Patrice Chevalier, les prix à la production sont déjà effondrés”. Selon les deux syndicats, certaines grandes surfaces de la région “déclarent sans scrupule qu’elles ne veulent pas de melons français”. Les deux syndicats demandent à la grande distribution de référencer sans délai les melons provençaux. “Si elle n’a pas ce geste d’ouverture à destination des producteurs régionaux, concluent-ils, nous saurons en déduire l’attitude à adopter cette campagne.”
Jeudi, une délégation emmenée par la FDSEA et les JA 84 a été reçue à la DDA. Le but de la réunion était d’exposer les problèmes et d’en discuter avec la distribution et la DDCRF. “Rien n’a été dit, déplore Gérard Roche, président de la section maraîchage de la FDSEA, puisqu’à part Auchan, il n’y avait aucun distributeur.”
Pour l’heure aucun nouveau rendez-vous n’a été pris, ce qui laisse craindre une radicalisation des réactions des producteurs.