Europe du Nord
Exportateurs et transformateurs devront faire face à un manque de produit de qualité
La configuration définitive de la campagne 2010-2011 en Europe du Nord commence à émerger. Les problèmes de qualité pèseront aussi bien sur l’exportation que la transformation.
Le British Potato Council a publié un premier état des leiux de la campagne 2010/2011. Les rendements sont variables d’un pays producteur à l’autre mais se trouvent tous en deçà des moyennes 2009, à l’exception de la Belgique qui devrait avoir une récolte supérieure de 4 %. La qualité des tubercules est aussi très variable, le calibre des pommes de terre posant généralement des problèmes. La pourriture brune commence à se répandre ainsi que la vitrescence. Du coup, certaines pommes de terre ne peuvent être stockées au long terme et doivent être dirigées vers la vente immédiate. Ce qui laisse à penser que les approvisionnements en bons produits puissent être limités en Europe du Nord aux derniers stades de la campagne. De plus, le courant à l’exportation s’annonce fort pour 2010-2011. La situation de la Russie, fortement demandeuse cette saison, et de l’Europe de l’Est dans une moindre mesure, booste les envois sur ces destinations. Ainsi, en octobre, les départs de Zeebruge vers les ports de la Fédération russe se faisaient à environ 200 £ (229,30 €) la tonne pour des produits 40 mm palettisés. Une situation similaire a été enregistrée en Allemagne ainsi qu’en Hollande qui a développé un courant vers l’Afrique et le Moyen-Orient. Les opérateurs bataves s’inquiètent néanmoins du manque de pommes de terre pouvant résister à un long voyage. La France s’intéresse aussi aux marchés de l’Est même si les envois restaient limités à cause du manque de transport. Les exportations demeurent bonnes vers l’Italie et l’Espagne. La récolte dans ce pays ne devrait pas dépasser les 2,4 Mt, en baisse de 2 % par rapport à 2009 et les surfaces plantées sont en net recul (- 6,6 % en général, - 30 % pour les primeurs). On pourrait assister à une forte compétition à terme entre exportateurs et clients de la transformation cherchant à sécuriser leurs achats. Elle est attendue dans plusieurs pays. En Belgique particulièrement, les opérateurs ont développé leurs capacités ces dernières années et n’entendent pas laisser leurs lignes de production inusitées.