Endive : la filière belge est-elle aussi menacée par les interdictions UE de molécules ?
La Belgique est aussi dans la tourmente suite à l’interdiction d’herbicides et insecticide essentiels pour la culture de l’endive. Comment a-t-elle réagi ?
La Belgique est aussi dans la tourmente suite à l’interdiction d’herbicides et insecticide essentiels pour la culture de l’endive. Comment a-t-elle réagi ?
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La filière belge de l’endive aussi est impactée par la décision européenne de ne pas renouveler l’autorisation des herbicides Benfluraline et Triflusulfuron-méthyl et insecticide Spirotétramate. Lors de l’après-midi de sensibilisation Endive organisé à l’appel de l’APEB -association des producteurs d’endives de France- le 20 février au siège de la Région des Hauts-de-France à Lille, Klaartje Bunkens, chercheuse Chicon à l’institut de recherche belge Praktijkpunt Landbouw Vlaams-Brabant est venue témoigner.
En Belgique, la majorité des endives sont vendues en grande distribution, quelques aux grossistes (10 %) et le reste (25 %) est exportée. Son prix de vente au détail moyen est de 2,60 €/kg en 2021. L’endive représente 32 800 tonnes en 2021 sur 1 970 hectares (chiffres VBT). La filière regroupe 200 producteurs en Belgique (plus de 300 il y a 10 ans) et observe un vieillissement des producteurs (42 % ont plus de 55 ans). En Belgique aussi, les exploitations ont des difficultés à trouver des repreneurs.
Qu’est-ce qui pourrait sauver l’endive ?
En outre, la Belgique fait face comme la France aux arrêts d’herbicides : Bonalan (Benfluralin) au 13 mai 2024 ; Safari (Triflusulfuron-methyl) au 21 juin 2024 et au Dual Gold (S-metolachloor) au 23 juillet 2024 ; et aux insecticides Ultor / Movento (Spirotetramat) au 30 octobre 2025.
Benfluraline, Triflusulfuron-méthyl, Spirotétramat : à quoi servent-ils dans la culture d’endive ?
Comment a réagi la filière belge ?
Les pistes de solution déployées par la filière Endive belge :
- Pétition envoyée à la commission contre le vote de non-renouvellement du Benfluralin ;
- Demande de dérogation pour le Bonalan, le Safari et le Movento ;
- Recherche d’herbicides et d’insecticides alternatifs : 1 est déjà disponible depuis le 20 février (homologué aussi en France mais pas efficace nous dit-on dans la salle) et deux autres sont actuellement étudiés ;
- Financement de la recherche pour trouver des alternatives. La difficulté en Belgique est la taille des petites exploitations, pas plus de 10 ha.
« Ce qu’on peut faire, c’est seulement demander une dérogation, regrette Klaartje Bunkens. Nous recherchons activement des alternatives. Pour les herbicides, on a trouvé quelque chose mais qui n’est pas suffisant. Il faut utiliser des variétés tolérantes ce n’est pas la même qualité. Quant à l’insecticide, il n’y a pas d’alternative. On regarde autres techniques ou cultures associées. »
« Devrions-nous travailler avec la France pour trouver des solutions ensemble ? », demande Klaartje Bunkens. C’est en tout cas ce qu’appelle de ses vœux Daniel Bouquillon, ancien président de l’Union des Endiviers en France : « une union des producteurs européens pour la sauvegarde de l’endive, pour économiser du temps et de l’argent ».
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