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Dossier Salade : Une offre de variétés bio qui s’élargit

La croissance du marché des légumes bio et la réglementation sur l’origine des semences ont mobilisé certains semenciers déterminés à proposer une gamme 100 % bio.

Les obtenteurs élargissent leur gamme biologique. Une harmonisation de la réglementation européenne permettrait de créer une vraie dynamique chez les semenciers.
© Aprel

« Dès que nous sélectionnons des variétés présentant une bonne couverture du sol, une résistance intéressante au Brémia et des besoins moindres en azote, nous décidons de la produire en bio. Et, ensuite nous voyons… », indique Céline Sabathier de chez Vitalis. Filiale bio d’Enza Zaden, Vitalis est spécialisée dans la sélection potagère 100 % bio depuis plus de 25 ans. Cet acteur historique de la sélection potagère bio fait donc de la sélection bio une priorité. « Notre objectif vise à proposer à nos clients le même catalogue en production biologique et conventionnelle. Pour certains produits mineurs, nous pouvons également développer des programmes spécifiques comme c’est le cas avec un programme de sélection mené en étroite collaboration avec l’Autriche, par exemple. Ce programme autrichien doit conduire à la diffusion d’une batavia pommée verte avec un liseré rouge, type Grazer Krauthauptel, traditionnelle en Autriche et qui sera disponible pour le marché français uniquement en graines biologiques », complète Ludovic Jagu, chargé du développement Salade France chez Vitalis.

 

 

Grâce à Enza Zaden, déployée dans différentes régions du monde et à sa spécificité bio, Vitalis affiche sa détermination en matière d’élargissement de sa gamme 100 % bio. Un choix qui porte ses fruits. La filiale affiche une croissance à deux chiffres de ses ventes de semences bio ces cinq dernières années. Nombreux sont désormais les semenciers ayant pris la mesure de l’enjeu que représente la production d’une gamme élargie de semences bio. Pour sa part, Rijk Zwaan propose une large gamme de salades biologiques qui couvre l’ensemble des créneaux de plantation. Acteur historique de la filière biologique, le groupe enregistre chaque année une croissance proche de 10 % de sa production de semences biologiques, toutes cultures confondues. « Nous investissons tous les ans 30 % de notre chiffre d’affaires en recherche et développement afin de sélectionner des variétés qui répondent à des critères agronomiques, industriels, culinaires et environnementaux, et correspondent in fine aux attentes sociétales actuelles, dont fait partie la consommation de produits biologiques », indique Chrystel Texier, responsable développement Légumes feuilles chez Rijk Zwaan France.

Le brémia est la problématique n°1

Stratégie identique pour la société Gautier Semences qui a fait du bio une priorité. « Très tôt, Gautier Semences a fait le choix de proposer une offre laitue bio. Désormais, notre objectif vise à élargir notre gamme à d’autres typologies autre que les Hors Dérogations telles que par exemple, les sucrines, les romaines, la rougette… en vue de développer une offre bio sur l’ensemble des types de salades », explique Pauline Fargier-Puech, Chef de Groupe Marketing chez Gautier Semences. Au-delà de l’élargissement de la gamme bio, la société investit dans la sélection en vue de diffuser des variétés présentant un pack de résistances le plus complet possible. « Nous travaillons évidemment sur la problématique de la résistance brémia et pucerons mais aussi sur des tolérances à certaines maladies par exemple à la tache orangée ou encore au virus Big-vein », complète-t-elle. Alors qu’une nouvelle race de brémia est sur le point d’être officialisée, Pauline Fargier-Puech reconnaît que la problématique brémia constitue le problème majeur de la sélection. « Quel que soit le mode de production, le brémia est la problématique n°1 avec, chaque année, l’officialisation d’une à deux nouvelles races. S’ils veulent garder le cap, les semenciers n’ont pas d’autres choix que d’engager d’importants investissements dans la recherche. C’est ce que nous faisons chez Gautier Semences », poursuit Pauline Fargier-Puech en rappelant que la dynamique de développement de Gautier Semences historiquement centrée sur la France et les pays du Nord de l’Europe s’intensifie désormais et de manière importante au niveau des pays du sud de l’Europe.

Accélérer l’élargissement des gammes bio

Face à cette démonstration de volontarisme, la réalité est parfois moins séduisante. « Il y a indiscutablement une évolution intéressante depuis une dizaine d’années mais pas aussi rapide que ce que la production souhaiterait. Seule une harmonisation européenne effaçant les distorsions de concurrence liées aux dérogations exceptionnelles pourrait réellement créer une vraie dynamique et accélérer l’élargissement des gammes bio », analyse Catherine Mazollier du GRAB. Un constat largement partagé par les responsables d’organismes techniques de développement en charge de proposer des préconisations variétales aux producteurs.

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