La production d'asperge se robotise
Les nouveautés présentées à ExpoSE, salon allemand spécialisé pour les cultures d’asperge et de fraise, témoignent des préoccupations de disponibilité et de coûts de main-d’œuvre à venir outre-Rhin. La robotisation est une solution.
Les nouveautés présentées à ExpoSE, salon allemand spécialisé pour les cultures d’asperge et de fraise, témoignent des préoccupations de disponibilité et de coûts de main-d’œuvre à venir outre-Rhin. La robotisation est une solution.
Les salons professionnels ExpoSE et Expodirekt se sont déroulés à Karlsruhe (Allemagne) en novembre dernier et ont accueilli plus de 370 exposants. Le premier destiné aux matériels et techniques de production d’asperge et de fraise est à l’image de l’importance de ces deux cultures en Allemagne. L’asperge qui compte près de 25 000 ha bénéficie aussi qu’un réseau d’entreprises, notamment dans le machinisme pour l’entretien de cultures, la récolte et le conditionnement, très dynamique.
La campagne asperge 2021 est jugée « très moyenne ». Elle a été lente à démarrer en raison des conditions climatiques peu favorables, de l’offre supérieure à la demande et de l’absence de débouchés de la restauration. Cela a pesé sur les cours qui sont restés faibles. Toutefois la préoccupation des producteurs d’asperge est tournée vers des contraintes de gestion de main-d’œuvre et de coûts de production.
Alors que l’année précédente, la production a été en partie pénalisée par l’absence de travailleurs saisonniers étrangers, principalement Polonais et Roumains, c’est le prix à payer qui inquiète désormais les asparagiculteurs allemands. Le coût actuel moyen du travail de 9 euros/heure devrait passer rapidement à 12 euros sous l’effet d’augmentation du salaire des travailleurs mais aussi de charges. La perspective est prise très au sérieux par certaines entreprises qui, selon leur taille, peuvent employer jusqu’à 1 000 saisonniers.
Récolter des asperges 24h/24
La performance de l’assistance à la récolte et surtout la robotisation de celle-ci étaient les points d’actualité du salon. Les deux entreprises qui présentaient des robots et prototypes de récolte d’asperges blanches ont connu une forte affluence. Sparter S121 présenté par Cerescon utilise une technique brevetée de détection souterraine permettant la récolte d’une asperge de très haute qualité. Les six machines déjà utilisées par des producteurs ont comptabilisé plus de 2000 h de travail en 2021. Celles-ci peuvent fonctionner 24h/24 avec un potentiel de récolte de 0,3 ha/heure et un seul opérateur (voire un opérateur pour deux machines).
Plus compact, le robot de récolte S9000 de ALV Motion présenté pour la première fois au public est un prototype déjà très fonctionnel. La reconnaissance de l’asperge se fait par une caméra optique conventionnelle et la récolte à l’aide de douze modules de cueille permettant à la machine de récolter une asperge toutes les 0,7 seconde. La machine peut ainsi ramasser 0,5 à 1 ha selon le nombre d’asperges à récolter. Pour l’heure, les deux modèles en fonctionnement ont montré qu’il est possible de récolter 11 ha par jour en 16 h de travail ou 24 ha tous les deux jours avec un travail en continu.
Une machine pour récolter la myrtille
A noter également la nouvelle machine de récolte d’asperges vertes présentée par Christiaens, basée comme pour l’asperge blanche, sur le concept de récolte totale. Celle-ci est également équipée d’un module de désherbage mécanique placé à l’arrière. Pour les fruits rouges, l’entreprise Fine Field a présenté une machine de récolte de myrtille équipée de rouleaux rotatifs et d’un système de récupération à l’aide de peignes permettant la récolte de fruits à destination du frais (après tri en station). Pour la culture de la fraise, essentiellement en sol en Allemagne, la majorité du matériel présent à VSSE est constituée d’équipements de travail du sol et de butteuses.