Cerise
Des cerisiers mieux armés pour le changement climatique ?
Les impacts des hivers trop doux et des printemps trop pluvieux se font sentir. Les chercheurs préparent la parade.
Les impacts des hivers trop doux et des printemps trop pluvieux se font sentir. Les chercheurs préparent la parade.
Jusqu’à présent, les marqueurs moléculaires n’étaient pas utilisés en routine pour optimiser la sélection des cerisiers et des abricotiers. C’est maintenant chose faite au moins dans les laboratoires de l’Inra de Bordeaux et de l’Université de Washington aux Etats-Unis. L’Inra de Bordeaux les a adoptés depuis deux ans pour choisir les arbres en lien avec le poids de leurs fruits. Contrairement à la pêche ou à la pomme, la sélection assistée par marqueurs est beaucoup moins aisée sur abricot et cerise, en raison de l’implication de plusieurs gènes pour un même caractère. Depuis quelques années, José Quero Garcia de l’Inra de Bordeaux et son équipe ont commencé, à l’aide de marqueurs moléculaires, à inventorier les variétés en fonction de leur besoin en froid pour la floraison.
Année modèle
Ces données commencent à devenir primordiales avec le changement climatique. Exemple, la pollinisation peut devenir plus difficile pour des arbres non autofertiles qui nécessitent une bonne synchronisation de la floraison avec les variétés pollinisatrices. Depuis quelques années, dans le Sud-est, le phénomène des cerises « siamoises » ou doubles, qui se manifeste avec l’augmentation des températures estivales avant la récolte, progresse. C’est le cas pour la variété Summit. L’objectif serait de sélectionner des variétés à faibles besoins en froid comme cela peut exister dans le bassin méditerranéen. Pour les chercheurs, la saison 2015-2016 a été une année modèle pour leurs observations : un hiver doux propice aux chutes de productivité et un printemps pluvieux, à l’origine souvent d’éclatements des fruits. Le résultat de ces recherches ne devrait pas aboutir avant une quinzaine d’années...