Cénaldi : recul de la production des légumes à destination industrielle
Le bilan de la campagne 2004 des légumes à destination industrielle présenté par le Cénaldi à l’occasion de son assemblée générale le 30 mai dernier confirme la baisse générale de cette activité : baisse des producteurs, baisse des surfaces et baisse des prix.
La tendance à la baisse du nombre de producteurs se poursuit : elle est de 7 % en 2004, le niveau le plus bas depuis 1999. 5 150 producteurs étaient recensés par le Cénaldi en 2004. Toujours en 2004, les surfaces reculent de 4 % avec, bien évidemment, des situations contrastées suivant les régions : le recul porte sur 2 200 ha pour la région Nord-Picardie-Centre et de 1 500 ha dans le Sud-Ouest. En revanche, la Bretagne gagne 400 ha. Et les prévisions d’emblavements pour la campagne 2005 confirment cette tendance baissière : le Cénaldi annonce un recul de 11 % par rapport aux réalisations de l’année 2004.
Certains légumes, et notamment ceux nécessitant un emploi important de main-d’œuvre comme le brocoli accusent des reculs de plus de 30 %. Même les produits phares ne sont pas épargnés : le haricot vert, réputé comme la culture la plus dynamique, enregistre une baisse de 6 % des surfaces semées. La production nationale en 2005 devrait donc être en recul de 7 % à 780 900 t.
“Quant au prix, constate Alain Morice, président du Cénaldi, ils subissent, eux aussi, après une année 2004 globalement stable, une pression alimentée par les surgélateurs du nord de l’Europe et contraignent certaines OP à des ajustements de leurs contrats”.
Mise en œuvre de la réforme de la Pac
Mais le principal souci des producteurs de légumes industriels reste la mise en œuvre de la réforme de la Pac. En cause, la régionalisation accordée à certains pays, mais que la France a refusé. “Dans un Etat ayant opté pour la régionalisation, explique Alain Morice, un producteur de légumes pourra bénéficier de 300 E de prime par hectare, alors qu’en France les productions légumières en sont exclues. Il y a un risque évident de voir cette prime peser sur les prix agricoles et dans les cas extrêmes, inciter certains acheteurs à délocaliser leurs approvisionnements”.
Mais les adhérents du Cénaldi ont quand même quelques motifs de satisfactions. C’est le cas pour le réaménagement de la réglementation française concernant l’usage des produits phytosanitaires. Par ailleurs, les producteurs, qui se trouveraient dans l’impossibilité de poursuivre leurs engagements contractuels, vont pouvoir se retourner vers des productions céréalières et bénéficier, à cette occasion, de droits à primes.