Abricot : vers une stabilité pour la récolte européenne 2024
Le potentiel français est fortement entamé mais l’Espagne, notamment la zone de Murcia, récupère après une saison 2023 déficitaire. En Italie, les vergers continuent de se réduire. Dans tous les bassins de production, la météo des prochaines semaines (gel, grêle) sera cruciale.
Le potentiel français est fortement entamé mais l’Espagne, notamment la zone de Murcia, récupère après une saison 2023 déficitaire. En Italie, les vergers continuent de se réduire. Dans tous les bassins de production, la météo des prochaines semaines (gel, grêle) sera cruciale.
Avec un potentiel français très entamé (-30 à -40 % prévu !), à quoi s’attendre pour l’abricot européen pour cette campagne 2024 ? Comme chaque année, les prévisions européennes ont été présentées, le 24 avril, à Medfel.
La France serait certes en baisse, mais l’Espagne rattraperait son potentiel après une année 2023 déficitaire. L’Italie et la Grèce ayant annoncé des volumes stables, c’est donc un potentiel moyen et une stabilité sur un an qui seraient de mise en Europe pour la campagne 2024, à 523 986 tonnes.
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C’est aussi une légère hausse sur cinq ans (+2 %). Comme le rappelle Eric Hostalnou (chambre d’Agriculture des Pyrénées-Orientales) qui coordonne ces prévisions, pour l’Europe les années 2022, 2023 et 2024 peuvent être qualifiées de "normales", après deux années 2020 et 2021 très déficitaires, 2017, 2028 et 2019 ayant elles été très abondantes.
Murcia récupère son potentiel, le nord de l’Espagne cette année encore sous alerte gel
En Espagne, les prévisions étaient jusqu’ici au vert. Avec des prévisions arrêtées au 19 avril, le potentiel espagnol est annoncé proche du potentiel, autour des 130 000 tonnes (+46 % sur un an, +29 % sur cinq ans).
Murcia, principal bassin producteur, avec 78 000 tonnes, semble revenir à son potentiel après une saison 2023 déficitaire due à une mauvaise nouaison. La saison est précoce d’une dizaine de jours, la récolte est en cours et la commercialisation est déjà commencée.
Castille-la-Mancha devrait être en hausse : la région n’a pas été touché par le gel de fin de semaine donc la saison serait à son potentiel, 10 000 tonnes.
Depuis 5 ans, le nord de l’Espagne subit régulièrement le gel, mettant sous pression le système d’assurance Agroseguro.
Annoncé initialement stable, l’incertitude concerne le nord de l’Espagne, qui à l’instar de la France, était sous alerte gel depuis ce début de semaine (23 avril). « En Catalogne et en Aragon, ça fait deux nuits que les températures sont inférieures à 0°C, confirme Javier Basols (Coopérativas Agroalimentarias) le mercredi 24 avril à Medfel lors de la conférence des prévisions de récolte d’abricot. Il est trop tôt pour connaître les dommages. » Depuis 5 ans, le nord de l’Espagne subit régulièrement le gel, mettant sous pression le système d’assurance Agroseguro.
Grèce : début de récolte autour du 10 mai, situation normale
En Grèce la situation semble normale. Le début de récolte est attendu autour du 10 mai, à l’instar d’une année classique. Il n’y a pas eu d’accident climatique, pas de gel. On s’attend, avec 87 500 tonnes (47 500 tonnes en Macédoine + 40 000 tonnes dans le Péloponnèse), à une petite baisse de -6 à -7 % sur un an mais une hausse de +13 % sur cinq ans.
« Cette petite baisse de volume est lié à un manque sur les variétés précoces, il a fait trop doux. Il est encore tôt pour se prononcer », précise Georges Kantzios (coopérative Asepop), évoquant un orage de grêle le week-end précédent.
Concernant l’évolution du verger grec, Georges Kantzios l’estime stable mais avec un changement variétal : arrachage de variétés précoces grecques pour des variétés rouges, afin d’étaler davantage le calendrier.
L’Italie est stable mais observe encore une réduction de ses surfaces
En Italie, la récolte serait stable mais en deçà du potentiel en raison de la réduction des surfaces. Le verger italien perd en effet -4 % de surfaces chaque année depuis 2 ans, en raisons des crises climatiques qui découragent les producteurs.
Ce sont 214 282 tonnes qui sont prévues pour 2024 (stable sur un an, -7 % sur cinq ans). L’Emilie-Romagne (74 036 tonnes) récupère du gel et des conditions catastrophiques de l’année dernière tendis que le Sud est en deçà de son potentiel. « Dans le sud de l’Italie, l’hiver a été tiède, il n’y a pas eu de vagues de froid », détaille Tomas Bosi (CSO Ferrara). La récolte devrait débuter sous peu.
Il évoque tout de même « une météo qui s’est aggravée cette dernière semaine et donc des répercussions probables sur la récolte ».
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