D’une semaine à l’autre
A la Une : les élections aux chambres d’Agriculture et le budget européen
La FNSEA sort renforcée des élections aux chambres d’Agriculture, la Coordination Rurale devient le deuxième syndicat national. A Bruxelles, le Conseil européen adopte un budget en baisse.
Elections aux chambres d’agriculture (1) : baisse de la participation
Les résultats des élections aux chambres d’Agriculture ont été publiés le 7 février. Le premier enseignement à retenir est la baisse importante de la participation du collège des exploitants agricoles. Elle se situe à 54,34 % contre 65,5 % en 2007 (qui, il est vrai, avait connu une participation historiquement élevée). Certes, cette participation reste largement en tête de l’ensemble des élections professionnelles du pays, et est même devant certains scrutins politiques, mais cette forte baisse traduit certainement des interrogations chez une partie des agriculteurs.
Elections (2) : la FNSEA confortée, la CR prend la seconde place
Syndicat majoritaire, la FNSEA sort largement confortée de ce scrutin. Son score progresse même légèrement : 55,57 % contre 55,19 % en 2007. « Les paysans français nous ont renouvelés leur confiance en choisissant un syndicalisme de projet face à un syndicalisme de rejet », indique Xavier Beulin, président de la FNSEA. « Ce score, poursuit-il, nous donne également une assise et une légitimité pour aller défendre l’avenir de l’agriculture française à tous les échelons de décision politique dans notre pays. » Au niveau local, à cause de ses divisions, la FNSEA perd deux départements. L’autre grand gagnant de ce scrutin est la Coordination Rurale (CR) qui se hisse à la seconde place au niveau national (20,49 % devant 18,54 % pour la Confédération paysanne). La CR conserve par ailleurs les deux chambres qu’elle gérait (le Calvados et le Lot-et-Garonne), s’empare de la Charente, et remporte (grâce à une liste commune avec la CP !) le Puy-de-Dôme. « La CR vient d’asseoir sa notoriété et confirme sa force syndicale incontournable (.) Les idées, les projets et les actions de la CR sont plus que jamais inscrits durablement dans le paysage agricole », écrit le syndicat dans un communiqué.
Elections (3) : la FNSEA sauvée par le Sud ?
Et si la FNSEA devait son succès national aux départements du Sud, et notamment ceux du pourtour de la Méditerranée ? Traditionnellement moins bien implantée dans ces régions que dans le grand Ouest, force est de constater qu’elle y réalise cette année de bien meilleurs résultats. A l’exception de l’Aude, où une liste dissidente existait (mais qui a été malgré tout remportée par la FNSEA), l’ensemble des départements ayant une façade méditerranéenne (plus le Vaucluse) offrent un score supérieur à la moyenne nationale (et même supérieur à 60 % pour cinq d’entre eux) à la FNSEA, ce qui est loin d’être le cas pour de nombreux départements de l’Ouest. Arboriculteurs, maraîchers, viticulteurs, longtemps rétifs à la FNSEA, lui offrent aujourd’hui sa victoire nationale. Une occasion pour être mieux entendu ?
Budget européen (1) : une baisse de 3,5 %
L’accord budgétaire obtenu vendredi au sommet des 27 débouche sur un budget européen de crise : avec 960 milliards d’euros, il sera en effet en baisse de 3,5 % par rapport à celui de 2007-2013. C’est même la première fois que le budget de l’Europe est en recul depuis la création de l’Union européenne. Parmi les budgets impactés, celui de l’aide alimentaire européenne. Le montant de ce fonds d’aide aux plus démunis va passer de 500 à 350 millions d’euros par an. Guillaume Garot, ministre délégué à l’Agroalimentaire, a indiqué samedi sur RTL qu’en France la baisse de ce budget sera « compensée à l’euro près ». Cela représenterait une enveloppe de 60 millions d’euros par an selon Didier Piard, directeur de l’action sociale à la Croix-Rouge.
Budget européen (2) : - 13 % pour la Pac
La politique agricole commune n’est pas épargnée par cette baisse. Son enveloppe a été réduite de 13,12 % par rapport à 2007-2013. La Pac représente 38 % du total des crédits pour la période 2014-2020 contre 40 % pour le budget précédent. Pourtant, Stéphane Le Foll considère que « l’accord obtenu est un bon accord qui préserve les crédits de la Pac. Il est satisfaisant pour la France et pour l’Europe. »
Le Parlement européen pourrait voter contre ce budget
Dans un communiqué commun, les quatre présidents des groupes PPE (centre droit), S & E (socialistes), ADLE (libéraux) et des Verts au Parlement européen (PE) dénoncent l’accord intervenu au Conseil européen. « Le Parlement européen ne peut accepter en l’état l’accord trouvé aujourd’hui au Conseil européen. C’est maintenant que les véritables négociations vont commencer avec le Parlement européen. Nous maintiendrons les priorités que nous avons clairement indiquées à plusieurs reprises. » Depuis la réforme des institutions européennes, le budget doit être adopté avec l’approbation du PE. Une négociation (dite trilogue) va désormais commencer entre le Conseil, la Commission et le Parlement. Ce dernier doit se prononcer par un vote qui pourrait intervenir en juillet prochain. Il pourrait donc rejeter ce budget. Quoi qu’il en soit, l’entrée en application d’une nouvelle Pac en 2014 devient de plus en plus improbable.