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Export de céréales – Soufflet et la Sica Atlantique alertent sur un risque de saturation des silos du port de La Rochelle

Les dirigeants du groupe Sica Atlantique et de Socomac (filiale de Soufflet Négoce by InVivo) s’attendent pour le moment à une bonne récolte de céréales à pailles dans l’hinterland du port de La Pallice, qui permettra un rebond des exportations entre les campagnes commerciales 2022/2023 et 2023/2024.

© PublicDomainPictures-Pixabay

L’heure est à la fois à l’optimisme et à la prudence pour les opérateurs portuaires du Port Atlantique La Rochelle, incluant notamment les sites maritimes de La Pallice et fluviaux de Tonnay-Charente. Commençons par la prudence. « Nous encourageons aujourd’hui les organismes stockeurs (OS) à stocker plutôt que de déverser leurs céréales sur les silos portuaires. Que ce soit la Sica Atlantique ou la Socomac, si on laisse portes ouvertes, d’ici le 20 juillet, tous les silos sont pleins », s’est exprimé Frédéric Guillemin, directeur du pôle blé au sein de Soufflet Négoce by InVivo, détenant les silos portuaires de La Pallice via sa filiale Socomac, lors d’une conférence de presse en marge de la Bourse Maritime Agricole de La Rochelle – La Pallice le 23 juin.

 

L’origine russe très compétitive

Le représentant de Soufflet by InVivo rapporte des ventes à l’export en blé tendre « proche de 0 », en raison d’une compétitivité supérieure de 30-35 $/t de l’origine russe (qui a raflé le dernier appel d’offres algérien), et d’environ 20 $/t pour celle en provenance de Roumanie/Bulgarie.

Une des raisons justifiant le manque d’attractivité de l’origine UE (Europe de l’Ouest) et hexagonale est à chercher du côté des Etats-Unis, selon Frédéric Guillemin. « Les prix sur les contrats à terme Chicago/Kansas blés tendres (hiver et printemps), où les opérateurs financiers ont beaucoup de poids, sont actuellement surévalués. Et ceux sur Euronext suivent », déplore-t-il. L’expert précise que les financiers craignent le déficit hydrique en maïs, faisant par ricochet monter les prix du blé tendre. Ensuite, les dernières déclarations des autorités russes ne plaident pas pour une reconduction de l’accord sur les corridors de solidarité, ajoutant de la tension sur les cours.

Par ailleurs, « la récolte arrive, dans deux jours dans notre zone, et s’annonce meilleure que l’an dernier. Cela présage une logistique assez délicate sur la période juillet-août », prévient Frédéric Guillemin.

Néanmoins, les représentants des exploitants des silos portuaires voient des choses positives dans les bonnes perspectives de production. A commencer par le rebond prévu de l’activité dans les ports lors de l’ensemble de la campagne commerciale 2023/2024. « Les premières coupes d’orge ont débuté, avec des bons résultats dans l’ensemble. Celles de blés s’annoncent bonnes également », précise Frédéric Guillemin.

Vincent Poudevigne, directeur général du groupe Sica Atlantique, rappelle une légère diminution des expéditions au départ de ses installations, de 10% entre 2021/2022 et 2022/2023, « à nuancer car l’estimation sur La Pallice n’est que de -2,27 %, passant de 2,2 Mt à 2,15 Mt. L’impact se concentre essentiellement sur nos installations de Tonnay-Charente ». La Socomac voit elle aussi un recul de son activité sur la période, en raison d’une récolte en céréales à pailles et surtout en maïs en recul par rapport à l’an passé. La campagne d’exportation lors du premier semestre 2022/2023 avait commencé sur les chapeaux de roues, mais le rythme s’est ensuite significativement essoufflé. A tel point qu’il reste encore des lots de la récolte 2022 à vendre aujourd’hui chez les agriculteurs français, selon les intervenants.

Si les clients traditionnels se manifestent peu en ce début de campagne commerciale 2023/2024, les opérateurs sont confiants quant à leur retour. « Nos clients seront là et les nous les approvisionnerons. La question est de savoir à quel prix », commente Frédéric Guillemin.

Net recul des importations de tourteaux

Sébastien Hamon, directeur Pôles Solides du groupe Sica Atlantique, relève de son côté un recul des importations de tourteaux. « Il n’y a plus de tourteau de tournesol en provenance d’Ukraine. Nous voyons essentiellement du soja », déplore-t-il. En termes de chiffres, les importations de tourteaux passent de 180 642 t à 84 059 t entre 2021 et 2022. L’expert justifie ce recul par un effritement de la consommation de la nutrition animale, « en raison des épidémies de grippes aviaires qui ont touché les élevages, de la décheptelisation mais aussi de la baisse de consommation de viande ». Ainsi, 2023 pourrait également ne pas être aussi bonne que 2021 en termes d’importations de tourteaux. Néanmoins, « le redémarrage des filières sur le second semestre a permis au marché de redéployer une offre de proximité, malgré un contexte d’épizootie endémique et de prix toujours plus élevés. Cette reprise des volumes se poursuit sur les premiers mois de cette année 2023 », soulève Sébastien Hamon.

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