Eurial face à la crise du Covid-19: "Nous sommes fiers d'avoir pu collecter la totalité du lait"
Mi-mars, le pari était loin d’être gagné avec des taux d’absentéisme alarmants sur plusieurs sites , mais aussi à l’incendie qui avait ravagé la moitié de l’usine de Mozarella du groupe en février dernier
Mi-mars, le pari était loin d’être gagné avec des taux d’absentéisme alarmants sur plusieurs sites , mais aussi à l’incendie qui avait ravagé la moitié de l’usine de Mozarella du groupe en février dernier
« Nous sommes très fiers d’avoir pu collecter la totalité du lait de nos adhérents », se félicite Bertrand Rouault, directeur général d’Eurial (branche lait d'Agrial) Lors d’un webinaire d’Idele du 3 juin sur les filières laitières européennes face au crash-test du Covid-19. Un « succès » du à la mobilisation de toutes les équipes et à une baisse de la collecte en avril (près de 2 millions de litres). Mi-mars, le pari était loin d’être gagné avec des taux d’absentéisme alarmants sur plusieurs sites suite à la crise du Covid-19, mais aussi à l’incendie qui avait ravagé la moitié de l’usine de Mozarella du groupe en février dernier. Si « aucun litre n’a été jeté » , « les pertes ont été considérables » : « personne n’était préparé » et il a fallu dégager les stocks de produits périssables (de crème par exemple) constitués à tous les niveaux de la chaîne.
Un vrai chamboule-tout pour les destinations des produits
Côté transformation, l’entreprise a du s’adapter à « un vrai chamboule tout pour les destinations des produits » suite à la disparition brutale du marché de la RHD partout en Europe. Eurial a perdu 75% de son CA sur ce marché du 15 mars au 11 mai. « Il n’a pas été toujours été possible de faire un transfert de la RHF vers la GMS pour des questions de volume, de packaging ou de nature de produit,» explique-t-il. La forte demande en GMS sur les produits de commodités n’a pas permis de compenser l’effondrement de la RHD et la baisse à l’export. « Certaines destinations en Asie ont bien fonctionné, notamment la Chine grâce au décalage de l’épidémie ; d’autres en revanche , notamment le Moyen-Orient, ont sous-performé ».
L’interprofession a « bien fonctionné » qu’il s’agisse de la mise en place du dispositif de modération de la collecte ou de l’aide apportée pour gérer les problèmes soulevés par l’épidémie : consignes sanitaires, saga des masques, épandage des boues de station d’épuration, mise en route de l’aide au stockage privé…
Au-delà de la mise au chômage partiel des équipes commerciales pendant trois mois, du recours au télétravil des équipes supports, la crise du Coid-19 a rendu nécessaire un plan de réduction des frais fixes (notamment la publicité) et un plan de réduction des investissements pendant deux mois. « Pour l’instant, la baisse du prix du lait reste limitée : on a eu peur, on a pensé à l’intervention en allant jusqu’à acheter des sacs (NDLR pour la poudre)mais aujourd’hui on n’imagine pas les utiliser,» rassure Bertrand Rouault.