En Pologne, les abattoirs refusent d’abattre des volailles saines des zones touchées par le virus influenza aviaire H5N8 HP
Selon Andrzej Danielak, le président de la fédération nationale polonaise des producteurs de volailles (PZZHiPD, les abatteurs ne sont pas solidaires des éleveurs alors que l’épizootie est pour l’instant limitée à 13 foyers dans des élevages commerciaux.
Selon Andrzej Danielak, le président de la fédération nationale polonaise des producteurs de volailles (PZZHiPD, les abatteurs ne sont pas solidaires des éleveurs alors que l’épizootie est pour l’instant limitée à 13 foyers dans des élevages commerciaux.
Quelle est la situation actuelle (au 3 février) de l’influenza H5N8 en Pologne ?
Depuis le début de l’épizootie, 17 cas ont été découverts, dont un avec oiseau sauvage. La majorité, soit 9 cas, sont des cheptels de dindes avec un total de 199 000 oiseaux touchés. Il y a eu un troupeau de 65 000 poules pondeuses, un troupeau de 19 500 canards Pékin, un troupeau d’oies reproductrices, un de pintades et trois foyers dans des basses cours de différentes espèces. Ces cas se sont produits dans les diverses régions de la Pologne.
Avez-vous des informations sur sa virulence et son origine ?
Le virus H5N8 est décrit par nos services vétérinaires comme hautement infectieux pour les volailles d'élevage. Il a été constaté qu'il s'agit d'un virus d’origine asiatique hybridé avec un virus d’origine africaine. Il est très probable qu'il se propage par de nombreux oiseaux aquatiques sauvages qui, en raison de l'hiver très doux en Pologne, n’ont pas migré vers les pays chauds. Ils se déplacent en longeant les zones naturelles humides et en expulsant des matières fécales. De nombreux cas se sont produits dans des fermes situées à proximité immédiate d'étangs et d'autres réservoirs d'eau.
Comment jugez-vous le travail des autorités ?
Les autorités vétérinaires agissent très rapidement et efficacement dès qu’une suspicion est détectée. Et bien sûr, après avoir reçu la confirmation des tests de laboratoire, elles prennent les décisions administratives et d’élimination appropriées. Ces mesures ne concernent le plus souvent que l’abattage sanitaire des troupeaux infectés. Dans la zone de protection, les élevages sont en observation temporaire avec interdiction de mouvement. Il est donc nécessaire de continuer à nourrir les volailles saines jusqu'à la fin de la quarantaine officielle. En pratique, ces troupeaux ne peuvent pas être transférés à l'abattoir.
Vous subissez donc un impact économique qui dépasse largement les pertes directes causées par le virus…
Oui, car les abattoirs refusent d'accepter des volailles saines issues des zones de protection. Ils se justifient en expliquant que leurs clients ne veulent pas acheter des volailles de ces zones suspectes. En effet, chaque lot de viande de volaille doit être étiqueté avec des informations vétérinaires sur son origine.