Eleveurs de bonheur, une marque normande pour un projet collectif
Les 80 éleveurs de l'OP des 3 vallées en Normandie ont créé leur marque : locale et engagée dans la transition agricole. Avec deux partenaires : Danone et Système U. Et le soutien de la Région.
Les 80 éleveurs de l'OP des 3 vallées en Normandie ont créé leur marque : locale et engagée dans la transition agricole. Avec deux partenaires : Danone et Système U. Et le soutien de la Région.
En Basse-Normandie, l'organisation de producteurs des 3 vallées - OP3V - (1) a présenté le 9 novembre son bébé : sa marque "Eleveurs de bonheur", pour un petit-suisse fabriqué par l'usine Danone du Molay Littry (Calvados), à moins de 60 km des 80 fermes adhérentes de l'OP.
« Plutôt que de faire chacun notre petit projet de vente directe dans notre coin, nous avons porté un projet collectif, soutenu dès le départ par la Région Normandie, avec deux partenaires. Danone pour la transformation du lait, la commercialisation et la logistique. Et les enseignes Système U du Nord-Ouest de la France, qui lancent le nouveau venu en rayon », souligne Damien Lecuir, président de l'OP. « Danone s'investit dans cette marque d'éleveurs car elle sait que la relation éleveur consommateur est recherchée et qu'elle a intérêt d'y participer », insiste Olivier Mevel, consultant en stratégie auprès de plusieurs OP.
Danone s'investit dans la marque
La première étape a été une enquête consommateur réalisée par Olivier Mevel. « Elle a montré qu'il y avait une attente pour un produit laitier ultra-frais identifié Normandie et à marque d'éleveurs », pointent les éleveurs qui ont développé le projet. Le petit-suisse est un produit phare de l'usine du Molay Littry, qui valorise 3 litres de lait par litre de petit-suisse.
Pour déterminer le prix de vente, les éleveurs conseillés par le consultant sont partis de la valeur perçue par le consommateur : quel prix est-il prêt à mettre pour un produit normand à marque d'éleveur ? Le prix doit être inférieur à cette valeur perçue. « Nous avons pu mettre le paquet de six petits-suisses à 1,39 €, prix ferme : il n'y aura pas de promotion. »
10 centimes d'euros par paquet pour l'OP
Ce partenariat repose aussi sur un partage de la valeur. Sur chaque paquet vendu, 10 centimes d'euros reviennent à l'OP. Le conseil d'administration décidera plus tard ce qui sera fait des fonds « pour faire évoluer le projet ; et si le projet grandit bien, il y aura un retour direct vers les éleveurs », indique Damien Lecuir. A présent, les éleveurs de l'OP vont incarner leur marque, via des animations en magasin et sur les réseaux sociaux.
Des engagements sociétaux
Les 80 exploitations de l'OP3V ont réalisé l'évaluation de leur empreinte carbone (Cap2'ER) et leur diagnostic bien-être animal. Un groupe d'éleveurs travaille plus particulièrement sur le pâturage, un autre sur l'agriculture de conservation des sols, et un autre sur l'autonomie protéique, avec des essais de féverole, lupin, luzerne, exploitation de l'herbe et soja. « Nous produisons 85% de l'alimentation de nos vaches à la ferme. »
La Normandie a une image de lait de qualité
L'enquête d'Olivier Mevel a été réalisée auprès de 1429 acheteurs de produits laitiers, de toutes catégories socio-professionnelles et dans toute la France. Il ressort que la Normandie est identifiée comme la région qui fournit la meilleure qualité du lait, pour 77% des personnes. « L'origine locale d'un produit laitier est un critère d'achat déterminant pour 73% des personnes. Autres critères importants : l'engagement sur des pratiques vertueuses pour l'environnement (85%) et sur le bien-être animal (51%). Les consommateurs sont sensibles aux marque d'éleveurs. Je perçois cette attente lors de mes visites dans les rayons, en questionnant les consommateurs », ajoute le consultant.