Élevage laitier : les bons calculs avant d’investir
Pour soulager la charge de travail, certains éleveurs optent pour l’achat d’équipements onéreux. Avant d’investir, il est important d’évaluer objectivement les impacts économiques et sociaux.
Pour soulager la charge de travail, certains éleveurs optent pour l’achat d’équipements onéreux. Avant d’investir, il est important d’évaluer objectivement les impacts économiques et sociaux.
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Ces dernières années, l’agrandissement des exploitations laitières s’est rarement accompagné d’un recours accru à la main-d’œuvre. Pour limiter la quantité et la pénibilité de la charge de travail, certains éleveurs investissent dans des équipements d’élevage très onéreux, dont l’intérêt économique est parfois limité. Outre le coût d’achat, ces acquisitions génèrent aussi des charges de fonctionnement supplémentaires (maintenance, consommables) et parfois des charges induites (augmentation du coût alimentaire). Autant de postes qui renchérissent le coût de production du lait (mécanisation, bâtiments…), souvent sans être compensés par du produit supplémentaire.
Avant d’investir, il est important de prendre en compte tous les paramètres sociaux et économiques : impact sur le travail, montant de l’investissement, charges et produits supplémentaires que peut générer le nouvel équipement. Cette confrontation peut se réaliser à l’aide de deux indicateurs encore peu utilisés en élevage :
Retour sur investissement (RSI)
Le retour sur investissement est le temps nécessaire (en années) pour que l’augmentation de résultat compense le capital investi. On compare fréquemment deux options d’équipement, en calculant le différentiel de résultat et le différentiel de capital investi :
RSI = investissement B - investissement A / [variation EBE + (CMO A – CMO B) + (frais financiers A - frais financiers B)]
Coût du temps gagné
Le coût du temps gagné : cet indicateur évalue le coût horaire (amortissement, frais financiers, charges de fonctionnement…) du temps économisé grâce à l’équipement. Ce coût horaire peut être comparé au coût horaire du salariat ou de la délégation :
Coût du temps gagné = [(Amortissement B – Amortissement A) + (frais financiers B – frais financiers A) – variation EBE] / temps de travail B - temps de travail A
Coût du temps gagné et retour sur investissement permettent d’objectiver le choix entre deux options d’équipements. Sachant qu’au final, selon les objectifs, la rentabilité économique n’est pas toujours déterminante. Enfin, face à une surcharge de travail, les équipements d’élevage ne sont pas la seule réponse. D’autres pistes méritent d’être explorées et intégrées à la réflexion : simplification, délégation, salariat…
Céline Fave et Yannick Pechuzal
![](https://medias.reussir.fr/lait/styles/normal_size/azblob/2024-04/_rla389_gest_effeco_crab_graph_exemple_bis.jpg.webp?itok=TSFk2qbm)
Repères
Des fiches « équipements d’élevage » pour raisonner son investissement sont disponibles sur le site du Cniel (cniel-infos.com). De l’automatisation pour la traite et l’alimentation aux aménagements pour faciliter la gestion du pâturage (boviduc, réseaux d’adduction d’eau au pâturage), elles abordent la question de l’investissement et du temps économisé.