Élevage : financez-vous en intégralité votre production photovoltaïque ?
Pour produire de l’énergie photovoltaïque sur son exploitation, il existe trois solutions : investir seul, ou en faisant intervenir un tiers, soit pour le financement d’un bâtiment via un bail à construction, soit via la location de toiture avec un bail emphytéotique.
Pour produire de l’énergie photovoltaïque sur son exploitation, il existe trois solutions : investir seul, ou en faisant intervenir un tiers, soit pour le financement d’un bâtiment via un bail à construction, soit via la location de toiture avec un bail emphytéotique.
![<em class="placeholder">Panneaux photovoltaïques sur le toit de la stabulation des vaches laitières de la ferme expérimentale de Inrae Lusignan. </em>](https://medias.reussir.fr/lait/styles/normal_size/azblob/2025-01/_rla397_rue_debat_01.jpg.webp?itok=4VeoFxu8)
Kilian Balanche, en Saône-et-Loire
Non
![<em class="placeholder">kilian balanche</em>](https://medias.reussir.fr/lait/styles/contenu_tiers_largeur/azblob/2025-01/_rla397_rue_debat_balanche.jpg?itok=B73ZPiEY)
Pour refaire notre bâtiment vaches laitières, nous avons fait le choix d’un bail à construction. Nous sommes passés par une société qui finance la construction du bâtiment – fondations, structure –, ainsi que l’installation de la centrale photovoltaïque, chez nous d’une puissance de 600 kilowatts-crête. L’exploitation des panneaux revient à la société, qui est propriétaire du bâtiment pour trente ans, avant qu’il nous revienne. Nous avons à notre charge le terrassement, l’aménagement de l’aire paillée, les tubulaires, les caillebotis et la fosse. Nous avons participé au montant des travaux à hauteur de 10 000 euros, contre 900 000 euros – sans les panneaux photovoltaïques – prévus par les devis initiaux si nous investissions nous-mêmes. Tout a été réalisé par la société porteuse du bail en deux ans, du permis de construire à la mise en route. Cette solution nous permet ne pas nous endetter sur vingt-cinq ans, de conserver de la marge et des revenus confortables sur le long terme. Cela nous permet de réfléchir à l’installation d’un stockage d’eau de pluie pour un montant d’environ 100 000 euros, car nous serons en mesure de la financer.
Thibaut Simonin, en Meurthe-et-Moselle
Oui
![<em class="placeholder">Thibaut Simonin</em>](https://medias.reussir.fr/lait/styles/contenu_tiers_largeur/azblob/2025-01/_rla397_rue_debat_simonin.jpg?itok=ZLH2Ks08)
Entre 2021 et 2025, le Gaec met en route quatre centrales photovoltaïques – trois bâtiments neufs et une toiture rénovée – pour un total d’un million d’euros et une puissance de 900 kilowatts-crête. L’une des centrales sur un bâtiment neuf de stockage représente 2 500 m2 pour une puissance de 500 kilowatts-crête. L’investissement de 750 000 euros comprend : le terrassement, le béton des dés, le bâtiment, la centrale et le raccordement. Je regarde le chiffre d’affaires de la centrale – 62 000 euros –, je déduis les frais de fonctionnement – 8 000 euros – et je compare aux annuités de mon emprunt. Pour que le bâtiment s’autofinance, il faut que la marge brute de l’atelier photovoltaïque paie le remboursement. C’est un moyen de répondre à nos besoins de place de stockage de fourrages et de matériels tout en diversifiant les investissements. À la fin de l’emprunt, établi sur quinze ans, les bénéfices de la vente d’électricité nous reviennent. Pour les quatre centrales, cela représentera 100 000 à 120 000 euros. Nous avons créé une SAS pour sortir le revenu photovoltaïque du Gaec et être imposés par l’impôt sur les sociétés. Selon moi, l’atelier photovoltaïque est le plus rentable en termes de temps passé/revenus. D’autres toitures seront rénovées dans les prochaines années.
Julien Bény, dans l’Allier
Non mais
![<em class="placeholder">julien bény</em>](https://medias.reussir.fr/lait/styles/contenu_tiers_largeur/azblob/2025-01/_rla397_rue_debat_beny.jpg?itok=FePPD3uy)
La stabulation des vaches, en deux morceaux, date de 1998 et 2008. La toiture de la plus ancienne est en fibrociment non amianté. Autour de 2020, elle a commencé à se détériorer et avait besoin d’être rénovée, ce qui demandait d’engager beaucoup de frais. J’avais encore pas mal de frais à rembourser de mon installation en individuel en 2015. Je suis donc passé par le bail emphytéotique de trente ans pour la remplacer. J’ai fait appel à une société qui installe et exploite la centrale photovoltaïque sur ma toiture contre un loyer équivalent à 10 % du chiffre d’affaires annuel de la vente d’électricité. Dans le cadre d’une rénovation, il faut s’assurer que le bâtiment soit aux normes pour recevoir cette nouvelle installation. La société a pris en charge les démarches auprès des assurances, ainsi que les travaux (dépose et pose de la toiture, renforcement de la charpente, installation de la centrale). La puissance de la centrale est de 172 kilowatts-crête. Nous avons conclu que je ne toucherai pas de loyer pendant les premières années en contrepartie du remboursement des travaux. Les projets photovoltaïques sont rentables au bout de quinze ans, mais il faut pouvoir les financer. Là, j’ai rempli mon objectif premier qui était de rénover la stabulation.