Aller au contenu principal

Des savons au lait de vache, bons pour la peau et les éleveurs

Le plan de diversification de Laurie Poussier n’est pas banal. La Bretonne a lancé sa gamme de savons au lait de vache. Après un an d’existence, le bilan est très encourageant.

Laurie Poussier n’est pas encore officiellement éleveuse de vaches laitières. Elle est en cours de projet d’installation pour rejoindre son compagnon, qui élève une centaine de vaches sur 90 hectares en Ille-et-Vilaine. « Avec beaucoup d’herbe et de pâturage », précise la Bretonne.

Laurie Poussier : « Je veux parler du métier d’éleveur de façon différente »

Son installation, elle veut la coupler avec une diversification. L’objectif est double : vendre des savons fabriqués à base de lait de vache, combiné à un accueil à la ferme autour de la cosmétique naturelle. « Je veux trouver un équilibre au quotidien et parler du métier d’éleveur de façon différente. »

Pour ce qui est de l’activité de savonnerie, Laurie Poussier a déjà pris les devants. Depuis un an, son activité de transformation et de commercialisation de savons au lait de vache prend forme. « Je voulais tâter le terrain en amont de mon installation afin de voir si je pouvais en tirer un revenu », explique-t-elle. Les retours sont plutôt encourageants au regard de l’important investissement en temps qu’il a fallu mettre dans la création du laboratoire, la recherche et développement, le marketing et la vente.

De nombreux canaux de commercialisation

L’éleveuse a multiplié les canaux de distribution. En plus d’un site internet où des commandes en ligne sont possibles, l’éleveuse partage trois boutiques avec d'autres artisans où elle effectue des permanences. Vingt-cinq revendeurs (magasins de producteurs, grandes surfaces, épiceries en vrac) commercialisent également sa gamme. Elle propose aussi ses produits aux entreprises dans le cadre de cadeaux à leurs clients ou leurs collaborateurs. « L'idée du produit local plaît beaucoup. »

 

 
Laurie Poussier espère trouver son rythme en réalisant un mi-temps sur la savonnerie et un mi-temps sur la ferme.
Laurie Poussier espère trouver son rythme en réalisant un mi-temps sur la savonnerie et un mi-temps sur la ferme. © L'Atelier du Tilleul

 

La transformation a été réalisée en flux tendu tant la demande a été importante, notamment lors des fêtes de fin d’année. « J’ai été dépassé par les commandes. Depuis octobre, je suis à temps plein sur cette activité. » Laurie Poussier espère trouver son rythme en réalisant un mi-temps sur la savonnerie et un mi-temps sur la ferme. « Je veux mettre les bottes et voir les vaches tous les jours. Je reste éleveuse. »

Une valorisation du lait proche de 6 euros par litre

Le lait représente 25 à 30 % du produit fini. « J’incorpore le maximum de lait que l’on peut utiliser d’un point de vue technique pour fabriquer un savon », explique Laurie Poussier. Sur un savon vendu 7 €, la moitié part dans les charges opérationnelles (matières premières, emballages, envoi des colis, etc.), soit une marge brute de 3,50 € du savon. Les charges de structure s’élèvent à 1,50 € (assurances, laboratoire, communication, R&D, abonnement au site internet, frais de déplacement, etc.). Cela permet une valeur ajoutée de 2 € par savon de 100 g soit 20 € du kilo. Rapportée à la quantité de lait présente dans le savon, la valorisation du lait atteint près de 6 € le kilo de lait. En vitesse de croisière, l’activité de savonnerie devrait utiliser quelque 300 kg de lait par an.

Le saviez-vous ?

Le lait de vache est un argument utilisé par Laurie Poussier lors de ses ventes. « Pour un savon, la matière grasse du lait apporte du surgras naturel », explique Laurie Poussier.

 

Les plus lus

<em class="placeholder">Jerzy Wawrzynczak, éleveur laitier polonais</em>
Éleveur laitier en Pologne : « Je vends mon lait 480 euros les 1 000 litres »

En Pologne, l’élevage laitier de Jerzy Wawrzynczak ressemble beaucoup à un système français. Il partage les mêmes…

<em class="placeholder">Christine et Pascal Garnier, éleveurs laitiers.</em>
Revenu : « Notre système laitier économe est loin d’être ringard »

Le Gaec de la Planture, en Meurthe-et-Moselle, limite la productivité de ses vaches à 6 200 l de lait avec un…

<em class="placeholder">Céline et Julien Foureau, éleveurs dans la Sarthe</em>
« Faire vêler nos génisses laitières à 25 mois avec du pâturage est rentable »

Le Gaec du Petit Moulin, dans la Sarthe, allie vêlage précoce et pâturage des génisses. Un objectif atteint notamment grâce au…

<em class="placeholder">Robin Marie, éleveur de vaches laitières dans la Manche</em>
Revenu : « Nous consolidons la ferme avec plus de lait par vache, par travailleur et par hectare dans la Manche »

Le Gaec 2 l’oiselière, dans la Manche, est passé depuis la fin des quotas de 800 000 litres à 2,7 millions de litres…

<em class="placeholder">corvidés dans un champ </em>
Corvidés : les solutions cette année pour protéger vos semis de maïs

Les corvidés trouvent dans les parcelles fraîchement semées en maïs de quoi contenter leur appétit. Entre pratiques…

<em class="placeholder">Agro-tourisme avec visite d&#039;une ferme pédagogique en lait avec un groupe scolaire.</em>
Diversification : « En plus du lait, nous tirons un revenu de 15 000 euros par an avec notre ferme pédagogique dans le Morbihan »

Dans le Morbihan, Tiphaine Chatal et son conjoint Mathieu ont créé, il y a cinq ans, une ferme pédagogique qui assure un…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière