Des prairies remises à neuf pour vos moutons
L’herbe et la prairie, les piliers des élevages de ruminants. La grande majorité des élevages ovins en France basent leur système sur la ressource en herbe disponible sur pied ou en récolte. Cependant, les aléas dus au changement climatique (sécheresse, fortes pluies, etc.), un travail excessif du sol ou pour toute autre raison, les prairies viennent à se dégrader. Pour sécuriser le stock fourrager, il est alors nécessaire d’œuvrer à la rénovation de ces dernières. Resemis ou sursemis, les deux pistes sont envisageables, la deuxième étant plus technique mais plus pérenne quant à la préservation du sol et de sa biodiversité.
L’herbe et la prairie, les piliers des élevages de ruminants. La grande majorité des élevages ovins en France basent leur système sur la ressource en herbe disponible sur pied ou en récolte. Cependant, les aléas dus au changement climatique (sécheresse, fortes pluies, etc.), un travail excessif du sol ou pour toute autre raison, les prairies viennent à se dégrader. Pour sécuriser le stock fourrager, il est alors nécessaire d’œuvrer à la rénovation de ces dernières. Resemis ou sursemis, les deux pistes sont envisageables, la deuxième étant plus technique mais plus pérenne quant à la préservation du sol et de sa biodiversité.
À la suite des aléas climatiques rencontrés (sécheresse, températures caniculaires, inondations, gels tardifs…) mais également à cause de pratiques parfois inadaptées (surpâturage ou sous-pâturage, fertilisation déséquilibrée, entretien du sol avec des outils mécaniques trop agressifs…), les prairies voient la qualité, la densité et l’intérêt nutritionnel de leur couvert se dégrader et les espèces indésirables proliférer.
Or, en production ovine, la ressource en herbe produite par les prairies est au centre du système alimentaire. Pâturage et récolte de foin dépendent de la productivité et de la qualité des espèces fourragères présentes sur chaque parcelle. Les prairies présentent également un intérêt environnemental avec une captation du carbone, de l’eau et constituent des réservoirs de biodiversité. Leur maintien en état apparaît donc comme capital.
Mort des espèces intéressantes, invasion d’espèces opportunistes
Après les sécheresses de ces dernières années, les couverts prairiaux ont pour la plupart subi des dégradations importantes, surtout si l’effet de la sécheresse se cumule avec d’autres évènements de ce type arrivés auparavant et du surpâturage. La dégradation va entraîner la mort de certaines espèces prairiales, souvent parmi les plus intéressantes zootechniquement et nutritionnellement, comme le ray-grass anglais, très sensible au stress hydrique. L’équilibre floristique de la prairie va s’en trouver modifier et ces variétés d’intérêts seront immanquablement remplacées par des espèces opportunistes, non désirées et souvent avec un quotient nutritif moindre tels que les pissenlits, la capselle ou la porcelle. En cas de sécheresse, il est préférable de choisir quelques parcelles qui seront alors « sacrifiées » pour mettre les animaux dans l’attente de précipitations et de la repousse de l’herbe. En effet, le piétinement va avoir un effet de cisaillement qui va accélérer la dégradation du couvert. Si ce phénomène est plus accentué chez les bovins, il peut néanmoins se retrouver avec du surpâturage d’ovins.
Des solutions avant la destruction
Après une période de sécheresse intense, l’éleveur va forcément se poser la question du niveau de dégradation de ces parcelles. Avant de tout détruire et de resemer, des solutions intermédiaires existent, selon l’état de dégradation constaté.
Gaëtan Leborgne, conseiller productions fourragères à la chambre d’agriculture de l’Aisne, rappelle : « Pour bien régénérer une prairie, il faut effectuer un diagnostic pour savoir pourquoi c’est dégradé. Puis il faut effectuer une notation de la flore, en identifiant les bonnes et mauvaises espèces de graminées, les adventices, situer la parcelle (orientation géographique, inclinaison, etc.), connaître la nature du sol, savoir l’historique des itinéraires techniques et des pratiques ainsi que les objectifs recherchés par l’éleveur pour cette parcelle ». Les remèdes à la dégradation du couvert végétal d’une prairie peuvent être la modification de certaines pratiques, si on estime que la végétation peut encore être récupérée. Si la dégradation est plus poussée, on pourra se tourner vers le sursemis. Si la prairie est jugée irrécupérable, on envisagera alors sa destruction et le resemis d’un nouveau couvert.
Nous verrons dans ce dossier les causes pouvant conduire à la dégradation plus ou moins avancée d’une prairie ainsi que les solutions à mettre en place pour remédier à la situation via le sursemis ou le resemis.
Côté biblio
mon-cultivar-elevage.com/content/deceler-la-cause-de-la-degradation-avant-de-semer
reussir.fr/bovins-viande/dix-causes-possibles-de-degradations-dune-prairie
agri-mutuel.com/elevage/prairie-degradee-reconnaitre-les-causes-et-agir-en-consequence/#
plantesfourrageres.org/pages/renovation.htm
La pérennité des prairies - du concept à son opérabilité pour l’éleveur - P. Carrère ; F. Gastal ; P. Pierre ; F. Vertès (2022)
Rénovation des prairies : comment se passer deu glyphosate et du labour ? - D. Deleau ; C. Gigot ; M. Moquet ; L. Morin ; P. Pierre ; S. Schetelat (2022)