De l’intérêt des levures dans la ration des brebis et des agneaux
Le fabricant de levures Lallemand présentait une série d’études confirmant l’intérêt de l’ajout de levures vivantes dans la ration des brebis et des agneaux.
Le fabricant de levures Lallemand présentait une série d’études confirmant l’intérêt de l’ajout de levures vivantes dans la ration des brebis et des agneaux.
Lors d’un séminaire organisé en mars pour les professionnels de la filière ovine, le fabricant de levures Lallemand a listé les bienfaits de ses levures vivantes sur le fonctionnement ruminal. « Les levures vont favoriser l’équilibre du microbiote, la régulation du pH ruminal et la dégradation des fibres », liste Bruno Martin, ingénieur support technique ruminants pour Lallemand Animal nutrition.
Des essais dans l’est de la France ont montré l’intérêt de la levure au moment critique de la fin de gestation et du début d’agnelage, quand les besoins en énergie sont élevés. Deux années de suite, deux lots de 21 brebis suffolk de l’EARL du Sugnon en Meurthe-et-Moselle ont reçu ou non une complémentation à base de levures vivantes (Levucell) et de sélénium organique (Alkosel). La complémentation a duré 75 jours, en commençant deux mois avant les mises bas.
Une ration mieux digérée avec les levures
À la naissance, les agneaux étaient plus lourds et plus vigoureux par rapport au groupe contrôle ne recevant aucune complémentation. « Les brebis ont consommé davantage de fourrage et il a été mieux digéré », commente Bruno Martin. Les agneaux issus des brebis complémentées ont consommé du colostrum de meilleure qualité et ils ont pu consommer plus rapidement du concentré.
Au final, la croissance a été plus rapide dans le lot complémenté (347 g/j en moyenne contre 324 g en 2021 et 336 g/j en moyenne contre 319 g/j en 2022). « Les levures aident à la digestion et le sélénium améliore l’immunité », résume Bruno Martin. Ainsi, des diarrhées ont été observées mais seulement dans le groupe contrôle ne recevant pas ces compléments. Avec ces levures vivantes, Nicolas Pierson, l’éleveur, a observé un meilleur appétit pour les fourrages grossiers et un troupeau plus calme.
Un GMQ plus élevé de 2 %
Un autre essai de 2022 en Afrique du Sud a confirmé l’intérêt d’une supplémentation de levure pour les agneaux à l’engraissement. Pendant leurs 90 à 150 derniers jours, 300 agneaux Dohne Merinos ont reçu une ration d’engraissement à base de maïs, de foin de luzerne et de concentré. 300 autres ont reçu la même ration mais enrichie de levures vivantes Levucell.
Le lot recevant de la levure a eu de meilleure performance de croissance avec un gain moyen quotidien de 388 grammes par jour contre 380 grammes pour le lot témoin, soit un gain de 2 %. Le taux de conversion alimentaire est alors meilleur tandis qu’on a observé une tendance à l’augmentation du poids des carcasses à l’abattoir.
Un rumen comme une serviette
Pour expliquer ces résultats, il suffit de regarder l’état des rumens. L’ajout de levure a permis un meilleur développement du rumen. Ainsi, dans un essai réalisé en Andalousie, l’association espagnole des éleveurs de moutons Segureno a comparé la croissance de 23 agneaux complémentés en levures avec 23 agneaux ne recevant que du lait maternel et de l’alimentation de démarrage. Au bout de dix semaines, les agneaux recevant un complément de levures avaient des papilles ruminales légèrement plus grandes.
L’ajout de levure a réduit les signes visibles de l’acidose et notamment les cicatrices en étoile ou les ulcères actifs. « Le rumen est comme une serviette de bain, compare David Yáñez-Ruiz, vétérinaire et chercheur au conseil espagnol de la recherche à Grenade. Plus il y a de poils sur la serviette et plus ça absorbe l’eau ; plus les papilles sont développées, plus l’absorption des nutriments sera facilitée. »