Aurélien Collinet dans la Creuse
De l’électrique sur la totalité du parcellaire
Sur les 90 ha de son exploitation, Aurélien Collinet aura bientôt achevé de clore l'ensemble de ses parcelles avec des clôtures électrifiées fixes.
Sur les 90 ha de son exploitation, Aurélien Collinet aura bientôt achevé de clore l'ensemble de ses parcelles avec des clôtures électrifiées fixes.
Récemment installé à Janaillat dans la Creuse sur l’exploitation de son beau-père avec 90 ha de SAU dont 8 de céréales et 50 mères inscrites au herd-book Limousin, Aurélien Collinet a posé les premières clôtures électrifiées fixes sur son exploitation en 2005. Il était alors salarié de Farago Creuse et, entre autres, chargé des démonstrations de pose pour ce même organisme. « Depuis, je les généralise progressivement à l’ensemble du parcellaire. En bord de route, je mets deux fils à 60 cm et un mètre de hauteur. En bordure de bois et de haie, j’en mets un seul à 85 - 90 cm. » Les piquets sont alors posés à 60 cm à l’intérieur de la parcelle. Cela permet aux vaches de brouter à la verticale du fil, donc limite l’entretien de la végétation puis facilite le passage de l’épareuse. Il y a toutefois une petite parcelle clôturée en trois fils à proximité des bâtiments. « Elle me permet d’apprendre aux jeunes veaux à respecter la clôture au moment de la mise à l’herbe. »
Soigner les départs de ligne
En départ de ligne, Aurélien Collinet utilise pour l’instant principalement de gros pieux de châtaigniers (30 cm de diamètre) mais s’interroge pour savoir s’il n’aurait pas plutôt intérêt à utiliser des glissières recoupées dans la longueur et noyées à leur base dans le béton. « Les départs de ligne doivent être soignés. C’est le plus long à faire. Et dans la Creuse, la roche mère n’est jamais bien loin ! »
Aurélien Collinet met ensuite le plus souvent un piquet tous les 15 m, voire tous les 20 m si le bord de la parcelle est droit et s’il n’y a pas de relief. « J’utilise des isolateurs annulaires que je visse avec un adaptateur de vissage sur la perceuse sans fil. C’est très vite posé. Je mets un ressort et un tendeur sur chaque longueur entre deux départs de ligne. Je les mets à environ un mètre du départ. » Les entrées de parcelle font 6 m de large. « Comme ça, je suis tranquille si je dois passer avec du gros matériel ou des lots un peu conséquents. Je les ferme avec de la cordelette pour que ce soit bien visible et j’enterre systématiquement un fil isolant à une trentaine de cm pour relier les deux côtés de la clôture. Je creuse avec le godet du chargeur. C’est vite fait. Le fait d’utiliser de la cordelette est aussi un atout pour conduire les animaux. Les vaches savent que c’est électrifié et respectent ainsi nettement mieux les éventuelles ficelles mises pour barrer des chemins quand on les change de parcelle. »
À la belle saison, tous les lots sont en pâturage tournant. « Je les fais tourner assez vite. Cela favorise un maintien à bonne hauteur de la végétation sous le fil. » Pour autant, l’épareuse est passée une fois l’an et si besoin complétée par un coup de débroussailleuse autour des piquets.
En hiver, les fils sont légèrement détendus une fois les vaches rentrées. Cela évite d’avoir un fil trop tendu quand il fait vraiment froid et que le métal se contracte. L’électrification est permise par un poste fixe pour toutes les parcelles proches des bâtiments et par un poste solaire mobile pour celles un peu éloignées.