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Interview
[Coronavirus Covid-19] : " Le secteur du transport Camion s’adapte, mais la restauration du soir reste un problème ", estime Sébastien Voisin (Blondel Voisin)

Pour Sébastien Voisin, dirigeant de l’entreprise de transport Blondel Voisin (27-Bosrobert), spécialisés dans les matières agricoles, qui possède 45 camions, la crise actuelle donne bien à voir l’importance des chauffeurs. 

Sébastien Voisin, dirigeant de l’entreprise de transport Blondel Voisin (27-Bosrobert), le 30 mars.
© Yanne Boloh
Comment se passe la crise pour vos chauffeurs ? 

Les chauffeurs sont au travail, sauf un dont la femme a été testée positive et qui est donc confiné, et un autre qui a pris des congés. Nous avons transmis les recommandations et ils sont autant que possible confinés dans leur cabine. Dans les usines de chargement, les procédures se sont allongées avec leurs propres mesures de distanciation sociale. Mais le vrai problème, surtout la première semaine, a été la fermeture des aires d’autoroute pour l’accès aux sanitaires et à la restauration. En effet, si 50% de nos chauffeurs rentrent chaque soir chez eux, 25% ne rentrent qu’un jour sur deux et 25% ne rentrent qu’une fois par semaine. C’est donc compliqué pour eux car au démarrage, personne ne voulait écouter nos problèmes. Heureusement, nous avons rapidement, au sein de notre réseau France Benne, mis en place une réelle solidarité : nous sommes ouverts ainsi à tous les chauffeurs de nos collègues pour les sanitaires et nos chauffeurs peuvent trouver au moins un point par département qui est ouvert pour eux. Depuis les services se sont remis partiellement en route au moins pour les chauffeurs de camion mais la restauration du soir reste un problème. 

 

Et pour vos clients ?

Nous sommes spécialisés dans les matières agricoles : nutrition animale en premier, solutions azotées, céréales, boues de désencrage de papeterie et paille de lin. Les coopératives de teillage se sont tout de suite arrêtées, comme les carrières. Nous avons réparti les chauffeurs pour soutenir les autres activités. La nutrition animale a ainsi été particulièrement forte au début, à tel point que certains chauffeurs nous ont dit avoir à livrer dans des silos presque pleins voire déjà pleins. Ca se calme donc un peu de ce côté là pour reprendre un rythme plus serein. Peut être aussi que si certaines laiteries réduisent leur collecte alors il y aura moins de commandes d’aliments. Du côté des solutions azotées, il semble qu’à Rouen cette semaine il n’y a plus ou pas beaucoup de matière. Mais du côté des céréales, tout à l’air normal. Les choses changent rapidement. Nous avons au moins une réunion téléphonique par semaine par client pour ajuster. 

 

Quels sont les premiers enseignements de ces semaines de crise ? 

La première chose c’est que les camions sont toujours là, et que les transporteurs sont bien au boulot. Les filières se rendent compte que les autres modes de transport sont plus compliqués en temps de crise. Le camion reste bien, en cas d’urgence, le moyen le plus rapide. Du côté des conditions de route, nous gagnons du temps en ce moment car il y a moins de monde sur la route, mais nous en perdons au chargement donc ca s’équilibre. Du côté des chauffeurs, on aimerait bien pouvoir donner aussi une prime mais dans les entreprises de transports, avant la crise, on était déjà dans des résultats proches de zéro alors ca va être difficile. 

 

 

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