Aller au contenu principal

Pandémie Covid19
[Covid 19] La nutrition animale européenne sur le qui-vive pendant le confinement

Après une tension heureusement résolue car les stocks physiques sont corrects, la Roumanie a relâché la pression. Mais elle a inquiété en annonçant restreindre les exportations de matières premières. Et les marchés sont tous à fleur de peau. 

© Geralt (Pixabay)

Les fabricants d’aliments pour animaux européens restent vigilants pour que la crise ne referme pas les frontières sur leurs approvisionnements. « Les marchés restent nerveux », constate Alexander Döring, délégué général de la Fédération européenne des fabricants d'aliments composés (Fefac) dont le congrès, prévu début juin, aura finalement lieu les 24 et 25 septembre à Anvers (Belgique).

La FAO maintient son estimation d’une année céréalière correcte au niveau mondial, 2020 devrait rester dans la tendance haute de ces dernières années. « Les stocks sont bons et les perspectives globalement correcte. Mais nous devons rester vigilants pour que des effets de paniques, comme nous en avons connu en 2008-2009 par exemple, ne viennent pas perturber l’approvisionnement à des prix raisonnables des usines de fabricants d’aliments pour animaux », explique le responsable.

Il reconnaît un travail constructif avec les autres structures comme la Fediol et le Coceral, mais aussi avec la Commission européenne et la DG Agri. La Roumanie a ainsi fait marche arrière après son annonce de restriction des exportations de matières premières sous la pression conjointe des acteurs économiques et des instances européennes, notamment car ses stocks stratégiques vont être suffisants pour assurer l’alimentation de sa population. 

Mais les points de vigilance sur les approvisionnements restent nombreux. « La nutrition animale n’a souvent qu’une part d’un marché et elle va subir des répercussions de tout événement dans l’économie en général », rappelle Arnaud Bouxin, secrétaire général de la Fefac. Cas peut être anecdotique mais significatif : la demande en vitamine C a flambé dans les pharmacies, les consommateurs espérant soutenir leur système immunitaire, générant  des tensions en nutrition animale même si il ne s’agit pas d’un de ses additifs essentiels. 

Surveiller les marchés au jour le jour 

La reprise locale de l’économie a relâché des tensions, par exemple sur les carbonates avec la réouverture de certaines carrières, mais le dépôt de bilan d’Aliphos, tout début mars (donc sans lien avec le covid-19) explique la nervosité sur le phosphate.

Du côté des micro-ingrédients, le redémarrage chinois avant que les stocks ne soient vides soulage la pression sur de nombreux additifs, mais plusieurs opérateurs internationaux effectuent des maintenances ou rencontrent des soucis techniques. « L’Inde est à l’arrêt, or elle est très forte sur les vitamines D3 et B3. Pour l’instant, ca ne se ressent pas encore mais la situation évolue de jour en jour. N’importe quel événement va faire réagir les marchés car ils sont à fleur de peau » constate Arnaud Bouxin.

Sur les macro-ingrédients, la Fefac suit de près les effets ricochets : confinement et hausse de la demande en blé, chute de l’éthanol donc baisse des cours de maïs, chute du bio-diesiel donc manque de tourteaux de colza chez les triturateurs saturés en huile, tensions aux frontières de l’UE (Serbie, Ukraine…)… 

Elle note aussi une montée des tensions spécifiques comme sur le soja bio: l’Espagne et les pays du Nord de l’Europe en importent au total quelques 300 000 t de Chine par an et deviennent nerveux, sachant qu’ils ont peu de souplesse, la correction, en Bio, des formules avec des acides aminés étant interdite. 

Quid de la politique des États membres 

Les prochaines semaines seront à suivre de prés d’une part car les marchés des produits animaux souffrent, lait, porc comme volailles, d’autre part face aux décisions politiques. « Les premiers déconfinements sont annoncés, ce qui va relancer l’économie mais nous demandons la coordination européenne pour les conditions imposées par chaque pays pour ne pas connaître à nouveau les blocages aux frontières comme ce qui s’est passé en début de crise », indique Alexander Doring (Lire aussi "Amis appelle à plus de collaboration internationale"). Quid en effet si un pays décide de mettre en quarantaine un chauffeur qui rentrerait dans son pays après avoir été livré ailleurs ? 

 

 

 

Les plus lus

Jean-François Loiseau, président d’Axéréal, lors de l'assemblée générale du 12 décembre 2024 à Orléans.
Axéréal opère des transformations structurantes

Le groupe coopératif Axéréal a tenu sa réunion d’information annuelle le 12 décembre 2024 à Orléans. Bilan et perspectives.

Table ronde donnant sur un public
Vivescia présente un Ebitda en nette progression en 2023-2024

Le groupe coopératif Vivescia annonce de bonnes performances financières lors de l'exercice clôturant le 30 juin 2024, grâce…

Photo de Arnaud Poupart Lafarge
Terrena modifie son comité de direction

Arnaud Poupart-Lafarge prend la direction d’Elivia et d’Holvia, et Benoît Besson celle de Galliance, filiales du groupe…

navire à quai devant des silos de grains de Sénalia sur le port de Rouen.
FranceAgriMer corrige en baisse de 400 000 t les exportations de blé tendre vers les pays tiers

Le rythme des exportations françaises de blé tendre et d’orge pour la campagne commerciale 2024-2025 reste insuffisant. La…

Martín Biscaisaque, céréalier et président de la filière argentine du blé (Argentrigo), à Buenos Aires.
Des exportations d'orge brassicole argentine en retrait sur le marché brésilien

La qualité médiocre des lots d’orge récoltés ces jours-ci en Argentine retarde et limite les embarquements de grains destinés…

Un champ d'orge.
Céréales - Rebond des surfaces françaises de blé tendre entre 2023 et 2024, selon Agreste

Les services statistiques du ministère de l'Agriculture, Agreste, ont publié leurs premières estimations d'assolements…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne