Vigilance
Virus Schmallenberg : déclarez les avortements et les malformations
Le virus de Schmallenberg a touché quelques élevages caprins en Europe mais pas encore en France. En cas d’observation d’avortement ou de malformation à la naissance, prévenez rapidement votre vétérinaire sanitaire.
Identifié en novembre en Allemagne et aux Pays-Bas, le virus de Schmallenberg a été confirmé en France dans une cinquantaine d’exploitations ovines de 14 départements au nord d’une ligne Caen-Besançon. Sur les 600 cas européens recensés début février, seul 16 concernaient les caprins (dix en Allemagne, cinq aux Pays-Bas et un en Belgique).
La maladie est transmise par des insectes et le virus n’est a priori pas contagieux d’un animal à l’autre. Cet orthobunyavirus touche les ruminants et n’affecte pas l’homme. De la fièvre, des diarrhées et une chute de production ont été observées en Allemagne sur des vaches en fin d’été, mais aucune observation similaire n’a été rapportée pour le moment sur les petits ruminants . « La maladie peut passer inaperçue chez les adultes et s’exprimer plus tardivement » explique Jaquemine Vialard, la directrice du laboratoire Anses de Niort, spécialisé dans les pathologies caprines. Les principaux symptômes s’observent en effet plusieurs semaines après le passage du virus. On observe alors des malformations congénitales et des mortinatalités.
Les nouveau-nés ou les avortons peuvent présenter des malformations caractéristiques qui portent sur le squelette (déformation de la colonne vertébrale, pattes crochues et bloquées, grosse tête, mâchoire inférieure plus courte,torticolis) ou le système nerveux (absence ou réduction du cerveau). « Il n’y a pas, à l’heure actuelle, de vaccin et beaucoup d’inconnues demeurent. Ce que l’on observe dans les troupeaux est la conséquence du passage du virus en début de gestation » explique Renée de Cremoux, vétérinaire à l’Institut de l’élevage.
En cas d’avortement, il est très vivement recommandé d’isoler la chèvre qui a avorté, de recueillir le placenta et l’avorton dans un sac ou bac étanche, au frais, à l’abri des chiens et des autres animaux et de prévenir son vétérinaire sanitaire. Il est préférable d’utiliser des gants au cours de ces manipulations et de se laver les mains après intervention. Pour rappel, la déclaration des avortements est obligatoire et le déplacement du vétérinaire et la recherche de la brucellose sont pris en charge par l’Etat.
« L’éleveur est au centre du dispositif d’alerte et participe à la vigilance face à cette maladie émergente et encore mal connue » insiste Jaquemine Vialard de l’Anses. En pratique, il est donc important d’alerter son vétérinaire sanitaire en cas d’avortements ou de malformations observées sur les chevreaux. La vigilance de tous est nécessaire et permettra de mieux connaître et donc mieux combattre cette maladie.
Plus d’informations sur le site du Ministère, sur celui de la plateforme nationale de surveillance épidémiologique et sur celui de l'Institut de l'élevage.