Elevage caprin aux Pays-Bas
Une filière industrialisée tournée vers l´exportation
Elevage caprin aux Pays-Bas
La filière laitière caprine néerlandaise s´est développée et structurée depuis 1985 avec une forte croissance depuis le début des années 1990. Les prévisions de production sont de 140 à 150 millions de litres de lait en 2002/2003, soit près de 40 % de la collecte industrielle française.
Si l´élevage caprin dit "amateur" a toujours existé aux Pays-Bas (7000 chèvres en 1983), c´est à partir de 1985 que des élevages spécialisés se sont constitués avec la mise en place des premières collectes industrielles de lait de chèvre. Parallèlement à la production de fromages à pâtes pressées, un des objectifs était alors d´exporter du lait et du caillé vers la France, qui était déficitaire. Aujourd´hui la filière laitière caprine néerlandaise s´est développée et structurée. Elle connaît une forte croissance depuis le début des années 1990, avec des prévisions de production de 140 à 150 millions de litres de lait en 2002/2003.
120 millions de litres de lait de chèvre collectés
- 1993 : 134 élevages laitiers de 180 chèvres en moyenne, à 700 kg par an et livrant 125 000 kg de lait. La collecte de 17 millions de litres était assurée par 3 coopératives et 4 industriels privés. Le cheptel caprin national comptait alors 56 000 têtes.
- 2001 : 350 élevages laitiers de 300 à 500 chèvres à 750 kg et livrant 400 à 500 000 litres par an.
- Une dizaine d´entreprises collectent 120 millions de litres de lait de chèvre.
- Avec les élevages dits "amateurs", les Pays-Bas comptent au total 190 000 chèvres, selon les statistiques officielles. Certaines entreprises, essentiellement des coopératives, n´assurent que la collecte du lait (coopératives Amalthea, CBM, BGNN) et font fabriquer leurs produits (fromages, poudre de lait, etc.) par d´autres sociétés ou leur vendent leur lait. D´autres entreprises privées collectent, transforment et commercialisent (Bettwehoeve, Van Dijk Kassmakerij BV, etc.). Enfin de grands groupes laitiers comme Campina Melkunie ou Frico achètent du lait de chèvre qu´ils transforment, et commercialisent les produits sous leurs marques.
Outre une production de poudre de lait de chèvre principalement exportée vers l´Asie (Chine, Taïwan), le Brésil et l´Europe, l´essentiel de la transformation est orientée vers des fromages pur chèvre à pâte pressée demi-cuite de type Gouda. L´originalité des Néerlandais est, en effet, d´avoir créé une version "chèvre" du Gouda, fromage de vache le plus courant aux Pays-Bas. Ce nouveau produit, qui s´intègre parfaitement à l´image fromagère traditionnelle du pays, représente près de 80 % des fabrications. Outre le Gouda de chèvre classique, généralement présenté en pièces de 2, 4 et 10 kg avec un affinage de 4 à 6 semaines, des variantes aux herbes, aux poivrons, aux oignons, à l´ail et au persil, au calendula et même à la pomme de terre, sont proposées sur le marché intérieur à des prix au détail de 12 à 16 e le kilo.
©D. R. |
Légende - Fromages de chèvre en libre-service
70 % des fromages produits aux Pays-Bas sont exportés.
L´exportation des fromages, principalement axée sur l´Allemagne, la Belgique et plus secondairement la France, représente 70 % de la production car le marché national néerlandais reste limité. Le fromage de chèvre est en effet assez peu connu des consommateurs aux Pays-Bas et fait plutôt figure de spécialité, même s´il est généralement présent dans les linéaires des GMS. Les opérateurs cherchent à diversifier leurs débouchés avec de nouveaux fromages (tommes blanches, chèvres lardés, bûches, fromages lactiques), en proposant des recettes culinaires à base de fromage ou en lançant du lait de chèvre UHT. Un courant d´exportation de lait et de caillé à destination de la France se maintient, mais les entreprises néerlandaises se heurtent à la concurrence de l´Espagne, principal pays fournisseur des importations françaises (73 millions d´équivalent litres de lait importés en 2001).