Traitez-vous vos chèvres contre les parasites ?
Le parasitisme est le problème majeur des chèvres au pâturage. Différentes méthodes permettent de le gérer, dont le traitement antiparasitaire, mais aussi la prévention avec entre autres le pâturage tournant, pas toujours facile à mettre en œuvre en fonction des surfaces disponibles.
Oui
Agnès et Nicolas Armand, Gaec de Charbonnière, 100 chèvres dans la Drôme, fermiers et livreurs
Nous essayons avant tout de réduire la pression parasitaire. Nos 100 chèvres pâturent de mi-avril jusque la fin de l’année sur 25 hectares de parcours et 15 hectares de prairies naturelles et temporaires. Nous réalisons deux coproscopies par an, une à la mise à l’herbe et une mi-octobre. Puis échangeons avec notre vétérinaire pour décider de la marche à suivre : traitement ou non, et si traitement, comment. La plupart des antiparasitaires ont un délai d’attente, donc nous essayons au maximum de les éviter en utilisant des huiles essentielles par exemple. Au-delà de la question du délai d’attente, nous entendons de plus en plus souvent parler de résistance. Il faut diminuer leur utilisation. Alors nous faisons de la prévention avec le pâturage tournant qui réduit fortement la pression parasitaire. Je dis toujours qu’il faut rentrer les chèvres sans parasites pour l’hiver. En plus de cela, nous protégeons au maximum les chevrettes : elles ne sortent pas avant la mise bas et cette année, nous garderons les primipares à part. Cela permet de les traire en premier et de les faire pâturer dans des parcs séparés. Cela fait maintenant deux ans que nous n’avons pas eu besoin de traiter.
Oui
Jessica Merland, 250 chèvres en Loire Atlantique
Je préfère utiliser des ingrédients naturels, qui ont jusqu’ici prouvé leur efficacité sur mon troupeau. En préventif, je mélange un peu de vinaigre de cidre à l’aliment des chèvres, et dès la période de pâturage, en avril, j’utilise de l’ail. Je mixe une ou deux gousses d’ail frais que je mêle au concentré distribué en chèvrerie le matin, et c’est tout. Les chèvres apprécient mais il faut faire attention car parfois cela peut leur donner la diarrhée. Nous nous sommes installés (avec mon conjoint) il y a un an et les chevrettes étaient souvent sujettes à la coccidiose, et depuis que j’utilise cette méthode, cela va beaucoup mieux. Nous sommes en conversion en agriculture biologique donc nous ne souhaitons vraiment pas avoir à utiliser des antiparasitaires sur notre troupeau.
Non
Fabien et Céline Bondu, 300 chèvres en Loire Atlantique
Nous nous sommes installés il y a trois ans et l’organisation du pâturage n’est pas encore à son rythme de croisière. En effet, les clôtures ne sont pas encore toutes installées, donc parfois nos chèvres restent longtemps (un peu trop) sur une même parcelle. Nous avons conscience de cela et effectuons de nombreux suivis coprologiques. De plus, nous sommes en agriculture biologique donc les traitements préventifs sont proscrits, nous ne pourrions traiter nos chèvres que dans le cas où les analyses révéleraient une présence accrue de parasites. Le jour où nous n’aurons pas le choix parce que les chèvres sont trop touchées, et que les analyses montrent que cela est dû à des parasites, nous les soignerons, évidemment. Ceci dit, nous aimerions trouver des méthodes alternatives et naturelles permettant d’éviter d’en arriver là et de devoir attendre que les animaux soient malades. Nous sommes encore à la recherche d’un système optimal pour notre exploitation.