Revenus à la baisse en 2022 en Centre-Val de Loire
Les éleveurs caprins du réseau Inosys en région Centre-Val de Loire ont échangé sur leurs résultats et travaillé sur la durabilité des exploitations lors de leur rencontre annuelle. Viabilité et vivabilité de l’élevage ont été au cœur des discussions.
Mi-avril, à Chitenay en Loir-et-Cher, résultats économiques, lactations longues et durabilité des élevages caprins étaient au programme de la rencontre annuelle des éleveurs du dispositif Inosys, réseau d’élevage caprin Centre-Val de Loire et Île-de-France.
La matinée a débuté par une présentation des résultats économiques et une estimation des revenus 2022. Si les résultats 2021 sont bons à très bons chez les polyculteurs éleveurs, les estimations de revenu 2022 sont plus moroses. Avec un Ipampa lait de chèvre en hausse de 20 % en 2022 et des rendements plus aléatoires en cultures de vente, les revenus 2022 sont orientés à la baisse malgré l’augmentation du prix du lait.
Inquiétudes sur la consommation
Les fromagers auraient dû augmenter en moyenne le prix de leurs fromages de 8 % pour maintenir leur revenu 2021. Pour 2023, le prix du lait semble poursuivre sa progression et l’Ipampa se stabiliser, mais les éleveurs s’inquiètent de l’évolution de la consommation dans un contexte d’inflation. Pour les livreurs de lait, l’efficience technique et le niveau d’autonomie restent les leviers importants pour amortir les fluctuations conjoncturelles. Pour les fromagers, la valorisation du lait se fait certes en jouant sur le prix des fromages, mais aussi en travaillant son rendement fromager.
Environnement, social et surtout économie
Après le repas offert par la chambre régionale d’Agriculture Centre-Val de Loire, les éleveurs se sont prêtés à un exercice ludique sur la durabilité des élevages caprins et les indicateurs à retenir pour l’évaluer. Ce travail s’inscrit dans le cadre du Casdar sur les élevages caprins durables (voir page 6), qui a pour objectif de déployer une stratégie nationale d’accompagnement des éleveurs caprins assurant la durabilité économique, environnementale et sociale pour la lutte contre le changement climatique.
Les échanges sur la durabilité des élevages caprins se sont poursuivis en début d’après-midi, à l’EARL du Fay (Loir-et-Cher). Si les avis étaient assez unanimes sur les piliers économiques et sociaux, les points de vue étaient beaucoup plus divers sur le pilier environnemental. Les éleveurs ont insisté sur l’importance d’avoir des fermes viables et vivables avant de s’attaquer aux autres domaines de la durabilité.
À l’EARL du Fay, Lola Jouan et Amandine André transforment le lait de 130 chèvres en fromages et yaourts. Les cousines, installées depuis 2019 sur la ferme familiale, ont créé l’activité caprine et écoulent aujourd’hui 70 % de leurs produits à la ferme. « Si c’était à refaire, on le ferait à l’identique, juste en agrandissant le parking pour la clientèle », conclut Lola avec humour.
De 0,1 à 3,2 % de lait en plus avec les lactations longues
La fin de la matinée a été consacrée à la présentation d’une étude sur la conduite des chèvres en lactation longue, étude pilotée par l’Idele et financée par l’Anicap. D’après celle-ci, les lactations longues, sur 2 ans, ont un niveau de production de 0,1 à 3,2 % de plus que les lactations classiques. Les chèvres ayant eu une seule lactation longue ou une lactation longue en début de carrière ont un niveau cellulaire plus faible que les chèvres ayant eu une lactation longue en milieu ou fin de carrière. Pour en savoir plus, rendez-vous sur idele.fr.