Quelles sont vos bonnes résolutions pour l’année 2024 ?
Dans les allées de Capr’Inov, les jeunes éleveurs racontent leurs ambitions pour l’année à venir. La production et le bien-être animal sont des préoccupations importantes pour ces éleveurs laitiers.
Faire plus de lait
Franck Gentilleau, 29 ans, éleveur laitier de 850 chèvres dans les Deux-Sèvres
Je suis en cours d’installation avec mon père. En plus de cette transmission d’un élevage de 500 chèvres, nous agrandissons le troupeau de 350 chèvres supplémentaires. En plus, nous avons changé de fournisseurs d’aliments et de rations avec davantage d’enrubannage. En 2022, nous étions à une moyenne de 1 400 litres de lait par chèvre et par an. En 2023, avec ces changements, nous sommes redescendus à 1 060 litres mais avec des taux intéressants de 42,8 de matière grasse et 37,8 de matière protéique. Pour 2024, j’espère que nous allons revenir dans un rythme de croisière avec davantage de lait produit. En peaufinant davantage la ration, on espère au moins 150 litres plus.
Faire sortir les chèvres
Maxime Poupard, 23 ans, futur éleveur de 450 chèvres en Charente-Maritime
J’ai commencé mon parcours d’installation et je vais prochainement m’installer avec mon père. Un de mes projets et de faire sortir les chèvres aux beaux jours. Nos chevrettes avaient des problèmes pulmonaires et des coccidioses, peut-être à cause d’un bâtiment mal aéré ou mal orienté. L’an dernier, elles sont sorties dehors pour la première fois. Nous avons été surpris car elles étaient très souvent à l’extérieur et ont eu beaucoup moins de problèmes vétérinaires. Pour les chèvres, je veux faire la même chose et qu’elles puissent sortir quand elles veulent la journée. Je vais couper les parpaings et le bardage du bâtiment pour installer deux petits portails coulissants. Je vais aussi installer un grillage renforcé de deux fils électriques de chaque côté. Sur les environ 800 m² d’aire extérieure, je vais semer du dactyle qui résiste bien au piétinement. Mais l’idée n’est pas qu’elles pâturent, plutôt qu’elles aient un accès à l’extérieur si elles ont envie. Je vais aussi planter des arbres, des paulownias, tout autour pour apporter rapidement de l’ombre, du bois et du fourrage. Avec les chèvres à l’extérieur, il faudra davantage contrôler le parasitisme mais j’espère aussi une réduction de la consommation de paille.
Enrichir le milieu
Pierre-Augustin Piffeteau, 29 ans, éleveur laitier de 500 chèvres dans la Vienne
Avec ma laiterie Agrial, nous avons installé des enrichissements dans la chèvrerie pour répondre aux enjeux de demain sur le bien-être animal. Dans deux lots, nous avons testé des jouets en résines de bois accrochés à des chaînes. Les chèvres y jouent énormément, plus de 15 heures par jour en moyenne. Cela coûte entre 100 et 200 euros et nous allons en mettre dans les deux autres lots. Nous avons aussi des brosses statiques depuis deux ans et demi. C’est important que les chèvres soient à l’aise pour produire du lait. Là, elles sont comme à l’hôtel avec un paillage quotidien et une alimentation de haute qualité. Et quand elles ont de quoi s’amuser, c’est encore mieux. On n’est plus dans les années quatre-vingt où on faisait de l’élevage dans n’importe quelles conditions. Aujourd’hui, c’est essentiel de faire en sorte que tout aille bien dans notre élevage.